
Libreville, le 17 mars 2025 – (Dépêches 241). Selon une certaine opinion, cette transition pourrait se révéler être la pire dans l’histoire politique du Gabon. Tant ces principaux acteurs feraient la démonstration de ce que même les hommes en treillis, à travers certains actes, ne seraient pas dignes d’intérêt. C’est ce qui semble s’affirmer avec acuité au travers de la politisation assumée du sport, et particulièrement du football, où les autorités de la transition, en tête desquelles le président de la transition, chef de l’état, Brice Clotaire Oligui Nguema et sa suite se refusent à la neutralité de ce sport. Un usage de la politique qui tend à entretenir l’idée selon laquelle les pratiques tant décriées sous l’ancien régime se sont étendues au sport sous le régime des militaires.
Après avoir tenté maladroitement de politiser les forces de défense et de sécurité en les transformant en mouvement ou parti politique, le football pourrait être la nouvelle cible des autorités de la transition. Comme un poulpe qui tente de marquer son territoire avec ses tentacules, les dirigeants actuels, en manque d’assises politiques et de visibilité semblent s’être donnés pour mission principale de déstructurer l’organisation de l’Etat avec en prime la politisation du national football, où désormais les maillots de chaque club du National Foot seront floqués du logo « C’ Bon continuons ».
Or, ce logo en même temps slogan politique, ne serait qu’une autre manière d’inviter les gabonais à « continuer avec Clotaire Brice Oligui Nguema »; c’est-à-dire une forme d’appel à voter le président de la transition à l’élection présidentielle qui approche à grands pas. Tel un nouveau sponsor qui, pour se faire connaître du grand public exigerait des clubs du championnat qu’il finance une estampilation de son nom ou de son logo sur leur maillot. Du jamais vu dans un état de droit. On dirait une forme de chantage qui flirte avec le ridicule et déshonore le sport roi.

Selon l’opinion, on aurait dit une sorte de manipulation pernicieuse qui aurait pour objectif d’inscrire dans l’esprit de chaque citoyen regardant le championnat national l’idée qu’il faut nécessairement avoir le président de la transition à la tête de l’État. Une manœuvre éhontée qui rappelle avec insistance les curieuses manières du régime supposément déchu, à la différence que les autorités actuelles poussent le bouchon encore plus loin, alors qu’elles ont vendu au peuple l’idée du changement et de la rupture. L’idée d’une dépolitisation des esprits, des administrations et donc des institutions. Une véritable promesse de Gascon.
Avec un peu de recul, les Gabonais sont de plus en plus nombreux à se rendre compte qu’ils se sont fait avoir. Car jamais dans un pays sérieux, il ne serait venu au président l’idée d’estampiller sur les maillots des clubs du championnat national, les initiales de son nom, sous forme d’un slogan politique. Même du temps du parti unique avec le défunt Omar Bongo Ondimba, une idée aussi cynique ne pouvait être implémentée. Un comportement qui interroge quant à ce que pourrait devenir le Gabon après l’élection présidentielle du 12 avril prochain.
Il faut arrêter ça.