Centrales flottantes de Karpowership: une solution palliative trop onéreuse selon Étienne Ngoubou 

Etienne Ngoubou, l’ancien ministre de l’Energie émet des réserves sur le sérieux du contrat avec les turques de Karpowership ©DR

Libreville, le 19 mars 2025 – (Dépêches 241). Dans une récente interview donnée chez nos confrères de Direct Infos Gabon, Etienne Dieudonné Ngoubou, ancien Ministre de l’Énergie sous Ali Bongo Ondimba, s’est montré particulièrement critique vis-à-vis de la stratégie énergétique adoptée par les autorités militaires au pouvoir à Libreville. En fin connaisseur du domaine, il n’a pas manqué de rappeler le caractère onéreux du contrat qui lie l’État Gabonais à l’industriel turc Karpowership, avant d’égrener un certain nombre de solutions viables qui permettront de sortir définitivement le pays de cette crise énergétique qui dure déjà depuis plusieurs années.

Le 17 mars dernier, Etienne Dieudonné Ngoubou a donné une interview chez nos confrères de Direct Infos Gabon, au sujet de la crise énergétique qui continue d’accabler avec acuité le pays. Sans détours, l’ancien Ministre de l’Énergie d’Ali Bongo Ondimba a d’abord formulé des récriminations contre le contrat paraphé le 15 février dernier entre l’État gabonais et la société turque Karpowership pour la fourniture de 70 MW d’électricité. Un contrat estimé à 1,8 milliards de FCFA, par mois sans les charges du fioul, lourd de 3 milliards par mois assumés par l’État gabonais, l’ancien ministre a jugé que ce contrat était ruineux. 

Évoquant les pistes de solutions pour une sortie de crise durable, Etienne Ngoubou a commencé par préconiser un audit technique et financier des plus rigoureux de la SEEG depuis le départ du français Veolia. À côté de cet audit, il a également soulevé la nécessité de réévaluer certaines infrastructures actuellement en construction, à savoir les barrages hydroélectriques de Kinguélé Aval et Ngoulmendjim, jugés eux aussi trop coûteux et peu rentables pour l’État. 

Entre autres solutions abordées, l’ancien ministre est revenu sur la nécessité de restructurer le personnel de la SEEG, car selon lui, l’entreprise manquerait de techniciens suffisamment qualifiés et souffrirait accessoirement d’une suradministration. Enfin, Ngoubou a invité les nouvelles autorités à une rationalisation des investissements et à une externalisation des services de production et de transport de l’électricité vers la Société de Patrimoine. 

Une sortie éclairée qui pourrait à plus d’un titre aiguillonner les choix des futurs gouvernants, afin de définitivement sortir le pays de cet engrenage interminable de la crise énergétique au Gabon.

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