Transition: l’essor vers la Félicité des PDGistes ? 

Ces anciens PDGistes du régime Ali Bongo Ondimba présents dans cette Transition qui était supposée délivrer le Gabon du régime Bongo-PDG ©DR

Libreville, le 21 mars 2025 – (Dépêches 241). Depuis le coup d’État du 30 août 2023 indûment dénommée coup de libération, une bonne frange de la population gabonaise semble déçue de la gestion du pays par le CTRI. Car depuis lors, sa figure de proue, en la personne du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, se complaît dans une posture digne d’une remarquable restauration, non pas des institutions comme promis, mais davantage des personnalités du parti démocratique gabonais (PDG ). Résultat: partant du gouvernement à la haute administration de l’État, on compte encore plusieurs membres de l’ancien parti au pouvoir. 

Alors que les gabonais croyaient, avec la chute du régime décadent d’Ali Bongo Ondimba,  enfin  s’être débarrassés de la nébuleuse (PDG) et ses membres, qu’ils considèrent comme coupables et responsables de la mise sous coma du Gabon depuis près de 60 ans, grande est leur déception depuis l’arrivée du CTRI à la tête de l’Etat, qui ne ménage aucun effort pour aller chercher ces anciens bourreaux. Une situation difficile à comprendre au regard de ce qui semblait justifier leur coup de force. 

En effet, dans le discours du 30 août 2023 au petit matin marquant la fin du règne du fils d’Omar Bongo, les militaires avaient justifié leur actes par les résultats de l’élection présidentielle qu’ils estimaient tronqués, la gestion abracadabrante du pays et le traitement avilissant que ce régime réservait au peuple gabonais souverain. 

Or, dès les premières nominations faites par le pouvoir militaire, l’opinion était choquée de voir que le CTRI qui venait de faire le coup d’État contre le PDG reconduisait un grand nombre de ses membres à des postes de responsabilité. C’est dans cet élan que la ministre de l’éducation nationale, Camélia Ntountoume, qui voulait introduire les manuels à caractère sexuel et homosexuel dans les programmes des enfants de primaire était maintenue au gouvernement de transition, Regis immongault au ministère de l’intérieur et bien d’autres. Un paradoxe à la gabonaise dont seuls les militaires peuvent en connaître le secret. D’autant que ce qui se passe au Gabon semble être une pratique de coup d’état donc le CTRI détiendrait seul le brevet. 

Et comme si ces dénonciations émises par de nombreux gabonais comptaient pour des encouragements, le président de la transition, chef de l’état a ramené d’autres grands noms du PDG à la tête de certaines institutions, notamment l’assemblée nationale de transition présidée par Jean François Ndongou, ancien ministre de l’intérieur sous Ali Bongo, un hiérarque du parti de masse en remplacement d’un autre. Une personnalité qui fut l’une des premiere à cautionner l’imposture et le forfaiture du régime ancien. 

Ce qui, loin s’en faut, porterait à croire que la restauration des institutions tant clamée par les autorités de la transition et de la dignité du peuple gabonais, ne serait qu’un slogan marketing pour mieux entretenir une illusion de changement dans les esprits des Gabonais et des Gabonaises, alors que cette restauration annonçait l’exhumation et la remise en lumière des PDGistes qui semblent n’avoir jamais perdu le pouvoir. 

Au regard de l’omniprésence des membres de la nébuleuse dans toute l’administration et au sein même du cercle de décision, le CTRI justifierait ce maintien par le fait qu’il n’y aurait pas de génération spontanée. Ainsi, il voudrait faire croire à l’opinion que ce qu’elle voit à travers les médias dans d’autres pays africains qui ont connu les coup d’État n’existait pas; considérant que seuls les PDGistes auraient les compétences et l’expérience nécessaires pour conduire les affaires de l’État. 

Depuis lors, il ne se pas un seul conseil des ministres qui ne fait pas revenir des PDGistes. C’est ainsi par exemple que les derniers conseils des ministres ont ramené Houangni Ambourouet comme PCA de FGIS et Massavala Maboumba PCA de CGC. Une hérésie quand on sait l’incommensurable nombre de gabonais hautement qualifiés dans les domaines tout aussi divers et variés.

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