Débat de la HAC: 8 représentants pour Oligui Nguema contre 4 de l’opposition, quand la Télévision Nationale marche sur l’obligation d’égalité et de neutralité entre candidats

Le débat organisé hier a fait le lit à la partialité et à l’absence de neutralité et d’égalité © DR

Libreville, le 03 avril 2025 – (Dépêches 241 ). Selon la loi, en période électorale, les médias du service public ont une obligation de neutralité, d’impartialité et d’égal traitement envers tous les candidats et leurs représentants. Seulement, lors de la première émission du « Débat de la présidentielle 2025 » organisée par Gabon première hier mercredi 02 avril 2025, le déséquilibre était tel que le président-candidat avait à lui seul sur le plateau huit ( 08 ) représentants face à quatre ( 04 ) de plusieurs représentants des candidats de l’opposition. Une scène qui montre que même les médias du service public,  dont l’existence est tributaire du contribuable gabonais, ont pris fait et cause pour Brice Clotaire Oligui Nguema, sous le regard bienveillant et passif de la Haute Autorité de la Communication qui semble avoir oublié son rôle de régulateur.

Loin de tout équilibre, de la neutralité et de l’impartialité dont devrait faire montre les médias du service public, particulièrement en période électorale, Gabon première sous la bénédiction de l’autorité de régulation a organisé une première émission du « Débat  de la présidentielle 2025 » qui n’a pas manqué de faire parler d’elle négativement. Tant le déséquilibre était notoire, la neutralité absente et l’impartialité oubliée. Un scandale pour une chaîne de télévision publique dont l’un des rôles est aussi de faire vivre la démocratie à travers la qualité des émissions, le traitement équilibré de l’information par les journalistes et le respect du temps d’antenne dû à chaque candidat ou à leurs représentants respectifs.

Mais au lieu de cela, l’opinion s’est retrouvée obligée de regarder une émission digne d’un pays autocratique, où les émissions de débat ne sont que des simulacres pour faire croire à une forme de liberté de parole, alors qu’il n’en est rien. Dans ce sens, la télévision nationale, comme elle l’a parfois démontré, s’est montrée incapable à faire œuvre de neutralité dans l’égal accès des différents candidats dans les starting-blocks le 12 avril prochain aux médias publics.

L’opinion publique gabonaise et internationale se sont coltinées une parodie de débat présidentiel où quatre représentants de quatre candidats à cette élection ont dû faire face à une armée de huit représentants du candidat au pouvoir Brice Clotaire Oligui Nguema, démontrant ainsi le parti pris à peine voilé des organisateurs de cette tragédie comique. Lesquels auraient volontairement choisi d’accorder plus de temps d’antenne aux porte- paroles du général-candidat au détriment des candidats de l’opposition. Ce qui est inconcevable, dans la mesure où cette émission est présentée sous la houlette de la Haute Autorité de la Communication ( HAC ).

Cela est d’autant plus inconcevable que le rôle de la HAC, doit-on le rappeler, en période électorale, notamment l’élection présidentielle, est de veiller à ce que les chaînes de télévision du service public permettent, de manière équitable, neutre et impartiale,  à chaque candidat de présenter au peuple le projet de société pour lequel il sollicite leurs suffrages. De telle sorte qu’aucun candidat, ni représentant de candidat, ne doit se voir privilégié ni lésé sous quelque prétexte que ce soit.

Force est malheureusement de constater que Gabon première, dont les journalistes dont procès pour culte de la personnalité leur a souvent été fait, en l’occurrence de la personnalité de ceux qui gouvernent, se donneraient désormais à voir comme des principaux concurrents du kounabélisme de rue. Oubliant que c’est le contribuable gabonais qu’ils se vautrent à abrutir qui paye leur salaire. Un comportement hors sol qui dissonent avec les déclarations du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema , sur la liberté de la presse et d’expression, au lendemain de sa prise de pouvoir.

Toutefois, en espérant que la Haute autorité de la communication ( HAC ) saura se rappeler la place centrale qu’elle occupe dans la manifestation de l’expression libre des citoyens et surtout de son devoir de modérateur de la parole dans le débat politique en période électorale, l’opinion espère que les prochaines émissions de ces débats présidentiels se montreront à la hauteur des enjeux. Ce d’autant qu’il s’agit d’une élection présidentielle à l’issue de laquelle le peuple gabonais devra choisir parmi les candidats et sur la base de leur projet de société, celui ou celle  qui conduira son destin pendant les 7 prochaines années.

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