Présidentielle: entouré et porté par les PDGistes, Oligui Nguema affirme quand même être le visage de la rupture 

Bien que proche et dirigé dans sa campagne par une majorité des PDGistes, le Candidat-Président dit incarner la véritable rupture © DR

Libreville, le 04 avril 2025 – (Dépêches 241). S’il est une chose autour de laquelle l’opinion commence à s’accorder, c’est bien l’écart permanent qui existe entre les discours du Président de la Transition et la réalité dans ses pratiques de gouvernance. Une tendance qu’il a de nouveau confirmée le 31 mars dernier, lors de son discours dans le Moyen-Ogooué, en s’autoproclamant comme le véritable candidat de la rupture, alors même que son cabinet, son état-major de campagne et ses plus proches collaborateurs sont dans leur écrasante majorité, les thuriféraires de l’ancien régime, par ailleurs proches d’Omar Bongo Ondimba et de son successeur de fils Ali Bongo.

Apories, contradictions et incohérences, voilà selon une certaine opinion, les expressions qui colleraient à la perfection aux discours du Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. En cause, il semble exister un fossé permanent entre ses déclarations et ses pratiques, entre le dire et le faire. Une propension qui s’est à nouveau donnée à voir du côté du Moyen-Ogooué, lors de son discours comptant pour la campagne présidentielle du 12 avril prochain. « Moi, Brice Clotaire Oligui Nguema, je suis et je resterai le visage de la rupture. Je vous l’ai prouvé », a-t-il récemment déclaré.

Pour une part importante de gabonais, ces propos seraient frappés du sceau de la contradiction et de l’incohérence, au regard des promesses formulées à l’aube de la Transition en août 2023, et des pratiques observées sous cette Transition que l’on croyait du domaine de compétence exclusif du régime Bongo-PDG. Une contradiction encore plus grande que tous ceux qui sont autour du Général-Président aujourd’hui, sont à quelques exceptions près, les mêmes qui étaient déjà avec Omar Bongo Ondimba, puis avec Ali Bongo.

Le comble ayant même été atteint à Moanda, dans le Haut-Ogooué, en juillet 2024, lorsque les populations avaient manifesté leur désapprobation par rapport au maintien de la classe politique et administrative locale, en huant certains responsables. Courroucé, Oligui Nguema avait lancé sans ménagement aux populations « j’ai appris un principe quand j’étais jeune, c’est que la main qui demande est toujours en bas de celle qui donne (…) Huer sur les anciens ne m’emmène pas à les changer. Ça me conforte dans mes choix. Vous faites avec ce que je décide », avait-il rétorqué aux populations de la cité minière.

Des propos qui, aux yeux de beaucoup, tranchent paradoxalement avec son discours d’aujourd’hui, et auraient fini d’achever le peu de crédit que l’on pourrait encore accorder à la prétendue volonté de rupture du Général-Candidat, tant il continue de se montrer extrêmement réfractaire à l’idée de se débarrasser définitivement des PDGistes et de ses affidés, lesquels seraient toujours considérés dans l’imaginaire collectif gabonais comme les artisans de la misère et des maux qui accablent si cruellement le pays. 

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