
Libreville, le 22 avril 2025 – (Dépêches 241). La saisine, le 2 avril dernier, de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) par les avocats parisiens de l’homme d’affaires Hervé Patrick Opiangah, a porté une procédure judiciaire jusque-là locale, sur le scène internationale. Face à cette juridiction supranationale, Me Marc et Julien Bensimhon ont affirmé avoir versé toutes les preuves, plus d’une soixantaine, de l’inceste indigeste entre l’Exécutif et le Judiciaire, lesquels par des procédés iniques et illégaux, auraient tenté de faire tomber un homme, dont la seule faute aurait été d’avoir fait valoir ce qui fonde toute Nation démocratique: La liberté d’opinion.
Pour la première fois de l’histoire de sa jeune République, le Gabon pourrait être condamné par la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, pour violations des droits humains et atteinte directe à l’État de droit et à son pendant, la démocratie. Une fait inédit pour le pays, confronté à son corps défendant, au paradoxe de l’émergence d’un régime dit des Restaurations des Institutions, pourtant étonnamment englué dans les tréfonds d’une procédure juridique des plus spécieuses, laquelle sans aucun doute, devrait inscrire le Gabon sur la liste noire des pays où l’État de droit et la Démocratie ne sont que des voeux pieux et des résolutions creuses.
Cette tache noire et saumâtre des pays non respectueux des droits humains et de l’État de droit qui pourrait se poser sur le corps immaculé du Gabon, dont la pureté a jusque-là été préservée par les pères fondateurs de notre Nation, a pour origine l’affaire Opiangah. Hervé Patrick Opiangah, est un homme d’affaires prospère, figure éminemment importante de l’échiquier politique gabonais et acteur majeur du changement de régime du 30 août 2023. Ce dernier est en cavale depuis le 20 novembre après avoir été victime selon son Parti et ses avocats, d’une procédure judiciaire jugée inique et illégale en tout point.
Une procédure déclenchée au lendemain d’une déclaration appelant à voter NON au référendum constitutionnel. Une procédure qui entrera dans les annales judiciaires non pas pour sa vertu, mais pour les grossiers et impudents vices de forme qui la caractérise. Une procédure montée sur la base d’un mensonge d’État et d’un parjure du Procureur de la République, du reste maître des poursuites. Une procédure initiée in fine, sous fond de règlement de comptes politiques et sous le manteau d’une justice « aux ordres, dévoyée et instrumentalisée ».
De mémoire, pour la première fois au Gabon en matière pénale, un homme est poursuivi sans plainte préalable, indispensable au déclenchement de l’action publique. Pour la première fois, un citoyen gabonais jouissant du principe de la présomption d’innocence est mis en cause sans victime, sans preuve et sans éléments constitutifs de l’infraction. Pour la première, une supposée victime, sensée être protégée, est placée en détention préventive.
Des preuves flagrantes et irrécusables qui condamnent le Gabon
Cette extraordinaire procédure et particulièrement anormale tant dans la forme que dans le fond, est celle qui a été rappelée par les avocats du prestigieux cabinet parisien Bensimhon & Associés, engagés par l’homme d’affaires Gabonais pendant une interview donnée à la rédaction de Dépêches 241 et de Gabon Média Time. « Il n’existe aucune preuve matérielle. Il n’existe aucun élément à charge. Il n’existe aucune plainte déposée. La prétendue victime, Élisabeth, comme je l’ai dit, a formellement affirmé que ce prétendu fait d’inceste n’avait jamais existé », a d’abord indiqué Me Julien Bensimhon.
L’avocat français du reste spécialiste des questions des droits de l’homme va poursuivre, étalant au passage l’incongruité et la bassesse d’une procédure qui offre au discrédit l’institution de la Justice et par ricochet le Gabon. « « Une plainte qui n’est pas déposée, une procédure enclenchée, une opportunité de poursuite qui est engagée sur une absence de plainte. Nous avons là des violations manifestes. Nous avons dans ce dossier une femme, Elizabeth Opiangah, qui est placée en garde à vue pendant cinq jours. Dans quel pays voit-on ça, de placer en garde à vue une femme qu’on considère comme victime d’une infraction pénale ? », s’est interrogé l’avocat.
Ces faits qui aujourd’hui se heurtent au silence assourdissant des autorités gabonaise, seront tous soulevés et exposés dans les prétoires de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples par le truchement de la requête déposée contre le Gabon, par Me Marc et Julien Bensimhon. Et l’assurance des conseils d’Hervé Patrick Opiangah fait peur en ce sens, qu’ils affirment, avec conviction et fermeté, que le Gabon à l’aube de cette nouvelle République, sera condamnée pour violation des droits de l’homme et atteinte à l’État de droit. « Au sein de notre notre cabinet, nous ne déposons une requête que si nous avons les éléments de preuve totale des violations flagrantes des droits de l’Homme qui ont été commises », affirment-ils tout en ajoutant que « lorsque nous saisissons une Cour internationale, nous demandons la condamnation d’un État, d’un pays du monde. C’est donc extrêmement grave ».
Maintenant que tout est su, il reste à espérer que l’État Gabonais qui sera contraint de défendre la Nation face aux accusations d’une extrême gravité dont elle fait l’objet à travers cette affaire, apportera des éléments contraires susceptible d’éviter au pays une humiliation et une condamnation qui portera atteinte au crédit de la Nation et déconstruirait comme un château de carte, l’argumentaire d’un régime qui haut et fort, crie a hue et à dia, et à qui veut l’entendre, son attachement aux libertés fondamentales.
De l’ère qui s’ouvre , sans avoir la prétention de parler au nom de tous, il est indéniable qu’une condamnation du Gabon par la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, dénuderait celui-ci à l’international. Elle marquerait à l’encre indélébile, mais de façon négative, le magistère naissant du Président élu Brice Clotaire Oligui Nguema, tout autant qu’il frapperait du sceau de l’imposture, du mensonge et de la félonie, tous les discours sur le respect de la Démocratie et de l’État de Droit.