
Libreville, le 29 avril 2025-(Dépêches 241). À travers des vidéos amateurs réalisées par leurs soins, les étudiants du collectif « Tous contre la fraude à l’ENA » qui observaient un piquet de grève devant l’Assemblée nationale, s’indignent qu’ils aient été embarqués nuitamment par des éléments de la gendarmerie nationale, puis jetés au quartier Rio, tels des malpropres. Des scènes et des images qui heurtent assurément la conscience collective gabonaise, qui suscitent de l’indignation, mais surtout qui jettent désormais un redoutable soupçon sur la sincérité des nouvelles autorités à œuvrer pour un Gabon véritablement digne d’envie.
Le nouveau Gabon appelé par tous s’ouvre décidément sous des auspices bien sombres, principalement pour les étudiants. Après ceux de l’ENAM gazés et violentés il y a quelques jours par des éléments de la police nationale, voici ceux du collectif « Tous contre la fraude à l’ENA », en piquet de grève depuis plusieurs mois devant l’Assemblée nationale, qui viennent de subir un traitement d’une laideur affreuse et repoussante, de la part d’une unité de la gendarmerie nationale.
Joint au téléphone par la rédaction de Dépêches 241, un des membres dudit collectif relate la soirée difficile qu’ils ont vécue. « Depuis deux mois nous observons un piquet de grève devant l’Assemblée nationale, parce que nous dénonçons la fraude qui a été orchestrée autour du concours de l’ENA », a-t-il d’abord rappelé. Et de poursuivre « mais ce soir-là, pendant que nous étions comme toujours en train d’échanger entre nous, en train de prier car nous sortions de notre jeûne, une unité de la gendarmerie est sortie de l’intérieur de la l’Assemblée nationale. Nous n’avons rien fait, ils sont arrivés, ils nous ont encerclés, personne ne pouvait bouger, ils ont commencé à tout casser, à tout enlever, tout ce qu’on utilisait, ils le mettaient dans leur camion », a ensuite déclaré le porte-parole du collectif.
Restant sur le récit cauchemardesque de leur soirée, il a poursuivi en relevant que « lorsqu’ils nous ont demandé de monter, nous avons refusé de monter, nous avons demandé des explications et nous sommes restés assis. Ils nous ont pris de force, ils nous ont traîné par le sol, ils nous ont fait monter de force en nous jetant comme des sacs de riz, comme des sacs de ciment », a continué d’expliquer le même membre au bout du fil.
Pour finir « lorsqu’on a commencé à appeler nos parents étant dans la voiture, ils nous ont jetés ici à Rio. C’est ainsi que les choses se sont passées. Ils ne nous ont rien dit, ils ne nous ont pas parlé », a-t-il bouclé son récit. Une situation qui vient tristement rappelé les pratiques sombres du régime supposément déchu d’Ali Bongo Ondimba et ses affidés, qui n’hésitaient pas à employer des méthodes ignobles et répugnantes pour étouffer et réprimer toute manifestation ou revendication, d’où qu’elle vienne et quelle qu’en soit sa nature.