
Libreville, le 1er Juillet 2025 – (Dépêches 241). À Libreville, le ciel s’assombrit au-dessus des immeubles des Trois quartiers. Le 26 juin 2025 dernier, leurs habitants ont brisé le silence, lançant un appel poignant à Brice Clotaire Oligui Nguema. Face à une expulsion imminente, ils dénoncent une procédure brutale, sans accompagnement, ni véritable base légale. « L’occupation des logements est un acte purement légal, fondé sur une attestation contractuelle », martèlent-ils, tout en reconnaissant devoir partir, mais pas à n’importe quel prix.
Leur détresse est palpable : aucune note formelle de la Direction du Patrimoine de l’État, aucune solution de relogement, seulement la réactivation d’une prime de logement jugée dérisoire au regard du traumatisme social. « En cette saison sèche, reloger est quasiment impossible », alertent-ils, réclamant des mesures humaines et un minimum de dignité.
Mais l’histoire se répète. À Plaine Orety, Charbonnages, Owendo SNI, plusieurs milliers de familles ont déjà vu leurs maisons réduites en poussière, souvent sans réelle compensation ni alternative crédible. Oligui Nguema, qui s’est montré sur les ruines pour écouter les victimes, reste sourd aux vraies solutions : la modernisation de Libreville se fait sur les décombres de vies brisées, au nom d’un urbanisme qui oublie l’humain.
Les familles des Trois quartiers, elles, refusent d’être les prochaines ombres errantes de la capitale. Leur cri, lancé au sommet de l’État, résonne comme un avertissement : transformer Libreville ne doit pas rimer avec sacrifier ses citoyens. Le Président écoutera-t-il enfin ces doléances, ou la machine à déguerpir continuera-t-elle d’avancer, implacable ?