Libreville, le 26 août 2025 – (Dépêches 241). Pour tous ceux qui se refusaient encore de voir des similitudes entre le Parti Démocratique Gabonais (PDG), ancienne formation politique au pouvoir et l’Union Démocratique Gabonais (UDB), le nouveau Parti présidentiel, les preuves continuent de s’accumuler: après des alliances béotiennes sur plusieurs sièges dans le cadre des futures élections, voilà que le Parti fondé par Brice Clotaire Oligui Nguema lance une tournée interprovinciale aux allures d’ouverture de campagne, exactement comme le faisait en son temps le PDG, l’écurie du despote Ali Bongo Ondimba, alors Président de la République.
Depuis le 20 août dernier, les gabonais revivent des scènes bien connues sous le régime d’Ali Bongo Ondimba: des responsables du Parti au pouvoir qui entament une tournée interprovinciale avant même l’ouverture officielle de la campagne électorale. Répété à la perfection comme dans l’ancien régime, ce procédé utilisé par la hiérarchie de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB) ruine le principe d’égalité et d’équité de tous les candidats, dans un contexte où ces derniers pourraient faire usage des moyens de l’État durant cette période, quand les autres attendent toujours les maigres moyens octroyés par leurs différents Partis.
Usage à profusion des moyens de l’État ?
L’actuelle tournée du Secrétaire Général de l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), Mays Mouissi et sa suite, éveille des soupçons sur l’origine des fonds utilisés pour sa réalisation. Pour une formation politique née il y a tout juste quelques semaines, l’opinion se demande d’où viennent les moyens logistiques, matériels et financiers dont font usage les responsables de l’UDB depuis le début de cette tournée.Comme le faisait en son temps le Parti Démocratique Gabonais (PDG), le nouveau Parti au pouvoir semble lui aussi utiliser les moyens de l’État pour ses intérêts.
Des pratiques dénoncées sous Ali Bongo, mais tolérées et perpétrées sous Oligui Nguema
Alors que le décret portant ouverture officielle de la campagne électorale pour le compte des élections législatives et locales de 2025 reste en attente, le camp présidentiel, lui, semble déjà avoir investi le terrain. Mobilisations impressionnantes, danses socio-culturelles pour accueillir les délégations, pavoisement, messages incitatifs distillés implicitement pour appeler les électeurs à faire le choix des candidats UDB aux futures élections, tout ou presque ressemble à ce que faisaient Ali Bongo Ondimba et ses affidés.
Pire, hier activistes dans la diaspora et opposants pour certains, les personnes qui incarnent cette façon de faire aujourd’hui semblent manifestement ne plus être gênées par les pratiques qu’ils dénonçaient avec ardeur il y a encore 2 ans en arrière. Absence des Ministres et hauts cadres de l’administration à leur poste de travail et danses euphoriques à la gloire du nouveau prince pour certains sont devenues choses normales dans la Cinquième République Gabonaise.
Des attitudes qui donnent aujourd’hui une indication claire sur le poids véritable des convictions de plusieurs hommes et femmes politiques au Gabon, principalement ceux qui se montraient extrêmement critiques vis-à-vis de la gouvernance et des pratiques politiques d’Ali Bongo Ondimba.
