Crise politique en France: après seulement 27 jours à Matignon, Sébastien Lecornu jette l’éponge

Sébastien Lecornu a présenté sa démission du poste de Premier ministre, plongeant à nouveau le pays dans une nouvelle crise ©DR

Libreville, le 6 octobre 2025-(Dépêches 241). Après le renversement de François Bayrou, la France connaît un nouveau séisme politique. À peine vingt-sept jours après sa nomination à Matignon, Sébastien Lecornu a présenté sa démission du poste de Premier ministre, plongeant à nouveau le pays dans une période d’incertitude politique préoccupante. Nommé le 8 septembre 2025 dans un contexte déjà tendu, l’ancien ministre des Armées n’aura ni eu le temps de former une équipe gouvernementale solide, ni de poser les bases d’un programme cohérent.

L’annonce de son départ, faite le 5 octobre, révèle les difficultés croissantes de l’exécutif à maintenir une ligne politique claire et à restaurer la confiance des institutions. Elle intervient dans un climat de blocage institutionnel inédit, marqué par des tensions constantes entre l’Élysée et le Parlement, des fractures internes au sein de la majorité présidentielle, et une défiance populaire qui ne cesse de s’amplifier.

Cette démission met aussi en lumière les errements stratégiques du président de la République, dont la gouvernance est désormais ouvertement contestée. Chaque décision semble provoquer davantage de crispations. Le chef de l’État paie aujourd’hui le prix de son autoritarisme et de ses excès de zèle lors de son premier mandat. Ses choix de Premier ministre se suivent et se ressemblent : tous se heurtent à une impasse politique et à une opposition frontale, donnant le sentiment d’un pouvoir qui a perdu la main sur la conduite du pays.

La succession à Matignon s’annonce délicate. Trouver une personnalité capable de rétablir l’équilibre entre compétence technique, légitimité politique et capacité de dialogue avec un Parlement fragmenté relève désormais du casse-tête. L’Élysée doit composer avec une majorité affaiblie, des alliés hésitants et une opinion publique lasse d’une instabilité chronique. Plus qu’une simple nomination, le prochain choix du président aura valeur de test sur sa capacité à rassembler et à réinventer un souffle politique.

Au-delà du cas Lecornu, cette crise illustre la profonde fragilité du modèle exécutif français. Le système, jadis centré sur un couple président–Premier ministre équilibré, semble aujourd’hui à bout de souffle. L’hyperprésidentialisme, longtemps perçu comme une force, apparaît désormais comme une entrave au fonctionnement démocratique. Cette situation questionne la capacité des institutions à résister à l’usure du pouvoir et à répondre aux attentes d’une société de plus en plus méfiante envers ses dirigeants.

La France entre ainsi dans une nouvelle phase d’incertitude politique. Chaque nomination à Matignon ressemble désormais à un pari risqué, et chaque démission devient un signal d’alarme supplémentaire sur l’état du système démocratique. Plus que jamais, le pays semble chercher un cap, une stabilité et une parole politique crédible dans un environnement institutionnel en pleine érosion.

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