Libreville le 8 mars 2022 – (Dépêches 241). Près de 30 à 60 milliards de Fcfa c’est la bagatelle somme que l’Etat gabonais pourrait investir afin de matérialiser un projet de réforme de son système d’espionnage par l’érection d’une centrale d’interception nationale d’appel et de conversation dans le but de perfectionner son système d’espionnage.
Dans son édition du 7 mars 2022, n° AA013899, la très crédible et la très informée Africa Intelligence a consacré plusieurs pages au Gabon. Pages à travers lesquelles, elle s’est prononcée avec détails et précisions sur l’un des dossiers prioritaires actuellement en cours d’étude dans les arcanes de la présidence de la République.
Le média panafricain fait état de l’installation éventuelle au Gabon, d’un système d’espionnage ultra perfectionné susceptible d’avoir une portée nationale et étatique en remplacement de celui existant. « Depuis le début de l’année les conseillers techniques et sécurité du président gabonais Ali Bongo planchent sur une offre que leur a soumise la société indienne, Clair Trail, associée pour l’occasion à un opérateur israélien lequel propose au Gabon de lui construire une centrale nationale d’interception », indique Africa Intelligence.
Ce nouveau système d’espionnage viendrait en remplacement du système Silam qui ne concentrait ses efforts que pour la présidence de la République et non pour une surveillance totale et globale profitable à l’Etat Gabonais. Clair Trail devrait donc assurer « pour le compte des trois grands services spéciaux du pays ainsi que du ministère de l’Intérieur et de la Défense, une surveillance des communications téléphoniques et électroniques dans le pays mais également des réseaux sociaux devenus centraux dans la vie publique gabonaise », précise en outre le média.
Si Afrique Intelligence révèle que les représentant du groupe Clair Trail ont récemment séjourné dans la capitale gabonaise et qu’un contrat n’a pour l’heure pas été paraphé, le média précise tout de même que l’érection de ce système d’espionnage coûterait au contribuable gabonais une somme particulièrement faramineuse. Un montant qui d’ailleurs serait l’écueil auquel se heurte la présidence de la République à l’idée d’opter pour ledit système. « Le coût de la proposition indienne est en effet extrêmement élevé entre 50 et 100 millions de dollars selon les options choisies», révèle l’enquête.