Libreville le 19 mai 2022 – (Dépêches 241). Après plusieurs années à végéter, la société gabonaise de raffinage (Sogara) semble enfin retrouver un second souffle. C’est ce qu’indiquent les données contenues dans la note de conjoncture à fin décembre 2021 élaboré par les services de la Direction générale de l’Economie et de la Politique Fiscale (Dgepf), qui révèlent notamment que l’entreprise actuellement dirigée par Kevin Moungala aurait brassé un peu plus de 440 milliards de FCFA au cours de l’exercice écoulé.
IQu’il semble loin le projet de restructuration de la Société Gabonaise de Raffinage (Sogara) via la privatisation de l’outil productif. Contenu dans un Plan d’accélération de la transformation (PAT) 2021-2023 qui peine à se matérialiser, ce projet de restructuration devait permettre à ce fleuron de l’économie nationale de se relancer dans un contexte de crise majeure et de difficultés financières. Des difficultés qui semblent bien loin, eu égard aux récentes données fournies par la Dgepf.
En effet, dans sa traditionnelle note de conjoncture trimestrielle, la direction de l’économie a révélé des données ahurissantes concernant la seule et unique raffinerie du pays. 956 979 tonnes métriques de brut traités, plus de 102 000 m3 d’essence sans plomb (en hausse de 30,7%), 22 000 m3 de pétrole lampant (en hausse de 367%), 445 000 m3 de gasoil moteur (en hausse de plus de 45%). Le tout pour un chiffre d’affaires de 441 milliards de FCFA (en hausse de plus de 127%). Ahurissant.
Plaçant de facto l’entreprise au deuxième rang des plus puissantes du pays juste derrière la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) et ses 625 milliards de FCFA de chiffre d’affaires, ces 441 milliards de FCFA de la Sogara aurait été obtenu selon les données de la Dgpef, grâce à la « reprise en main des importations de produits pétroliers raffinés et des activités commerciales suite à la fermeture de la GOM ». Une société fermée en 2021 et dont la situation financière et opérationnelle était, de l’aveu d’Edson Mvou Tsinga, ancien DG de la Sogara, « très préoccupante ».