CDC: Une entité qui oscille entre opacité et lacunes liées à sa gouvernance ?

Le gouvernement est formel, la gestion de la CDC par Patricia Manon est opaque et foncièrement lacunaire ©DR

Libreville le 24 mai 2023 – ( Dépêches 241). Au même titre que son cousin germain le Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques  (FGIS), la Caisse des Dépôts et Consignation du Gabon (CDC) peine à avoir un réel impact sur l’économie gabonaise. Et pour cause, malgré une galaxie de filiales allant des services bancaires à la promotion immobilière en passant par le secteur minier, l’entité pourtant dirigée par la technocrate Patricia Manon, navigue entre opacité et lacunes relatives à sa gouvernance comme l’a lui même reconnu le gouvernement dans son mémorandum des politiques économiques et financières adossé au rapport du FMI datant d’Août 2021.

Rapport du FMI n° 21/189. Août 2021. Quelques mois après avoir conclu un accord au titre du Mécanisme élargi de crédit (MEDC) avec les autorités gabonaises, l’institution de Bretton Woods est revenue sur les conditions de décaissement des trois tranches de ce financement. Parmi celles-ci, les réformes liées à la Caisse des Dépôts et Consignation du Gabon (CDC) dont la gouvernance devait être renforcée. Il faut dire qu’en lui reconnaissant des  faiblesses en matière de gouvernance, de gestion des investissements et d’intégrité financière, le gouvernement s’alignait alors sur la nécessité de restructuration prônée par le Fonds. 

Bien que se présentant comme l’investisseur et le prêteur de référence dans le secteur financier public, cet établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) créé en 2010 soit deux avant le FGIS, peine à convaincre et surtout à jouer un rôle d’impact sur l’économie nationale. Encore moins sur un processus de diversification qui piétine. Flirtant avec son incapacité à trouver un véritable modèle de financement autonome, l’entité dirigée par Patricia Manon, ex Directeur général de BGFIBank Gabon, peine surtout à s’affirmer et à affirmer sa vision. Résultat, malgré une galaxie de filiales, difficile d’y voir clair notamment en ce qui concerne l’inclusion financière qu’elle est censée favoriser. 

Logée à la même enseigne que la Société gabonaise de raffinage (Sogara), la Société nationale d’hydrocarbures, ou encore son cousin germain le FGIS, la maison mère d’Avorbam Investissements et CDC Capital, dont le précédent administrateur se trouve derrière les barreaux et qui vient de s’offrir un nouveau siège flambant neuf, reste pour l’heure une sorte de boulet, mieux un fardeau, pour le gouvernement qui ne sait comment s’en défaire. 

Alors qu’elle avait en ligne de mire, l’accroissement et la démultiplication de l’action publique, la réponse aux enjeux économiques et sociaux de l’Etat, le soutien des politiques publiques à travers le financement des besoins structurants et les priorités nationales notamment, la CDC semble a essentiellement brillé par son absence de contribution à la diversification de l’économie. D’ailleurs, l’absence de données financières qui lui sont associées est révélatrice.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*