Libreville le 03 juin 2022 – (Dépêches 241). Décédé le 16 mai dernier, Jean Rémy Pendy Bouyiki, ancien vice-président du Parti Démocratique Gabonais (PDG) a reçu les derniers hommages de ses proches hier à son domicile de Bikélé. Une absence a cependant été remarquée. Celle d’une délégation officielle du PDG, parti pour lequel il a consacré les plus belles années de sa vie politique, avant un passage éphémère dans les rangs de l’opposition.
Jean Remy Pendy Bouyiki, décédé le 16 mai à Libreville, a reçu les derniers hommages de ses proches hier à sa résidence de Bikélé, dans le 3e arrondissement de la commune de Ntoum. Plusieurs fois ministre et vice-président du Parti Démocratique gabonais (PDG), cet ancien baron du régime n’a pourtant reçu aucun hommage des locataires de la maison de Louis. En effet, depuis l’annonce de son décès, le PDG est resté muet. Aucune communication officielle n’est sortie de Louis, siège du parti qu’il a pourtant consacré les plus belles années de sa vie politique. Le parti d’Ali Bongo est-il rancunier ? Sans doute.
L’on se souvient en effet qu’à la mort d’Omar Bongo Ondimba en 2009, Jean Rémy Pendy Bouyiki avait claqué la porte du Parti démocratique gabonais. Il s’était opposé au passage en force d’Ali Bongo, lequel imposait une succession dynastique à la tête du parti. Lors de l’élection présidentielle de 2016, ce natif de Makongonio dans le sud du Gabon, avait décidé de soutenir Jean Ping. L’affront de trop ?
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Le parti cher à feu Omar Bongo Ondimba a pourtant pour devise Dialogue, Tolérance et Paix. Une tolérance de façade au regard de l’attitude dont a fait montre le directoire du parti dont Pendy Bouyiki à participer à écrire ses moments de gloire à travers notamment le célébrissime groupe socio-culturel Moutsokini.
Est-ce la vraie nature du PDG ? Ou simplement un souci générationnel ? La nouvelle génération est-elle très peu encline à prendre de la hauteur et à honorer leurs devanciers bien qu’ils aient au crépuscule de leur carrière fait le choix républicain de s’éloigner de « la maison du père ». Dans tous les cas, certains de l’ancienne génération ont bien tenu à rendre hommage à leur collègue. D’Angélique Ngoma en passant Guy Bertrand Mapangou, Gilbert Ngoulakia, François Engongah Owono, Zacharie Myboto et même Hugues Mbadinga Madiya et bien d’autres se sont inclinés sur la dépouille de l’ancien numéro du PDG.
Pendy Bouyiki a donc été ignoré du PDG nouvelle génération et tire sa révérence sans aucune reconnaissance de l’État, alors qu’il a passé 14 ans au gouvernement et a occupé plusieurs fonctions dans la haute administration. Il se susurre d’ailleurs qu’il quitte ce monde ruiné politiquement et financièrement.