Libreville, le 14 juin 2022 (Dépêches 241). Au terme du conseil des ministres qui s’est tenu le mardi 7 juin dernier, Ghislain Moussavou aurait été nommé en qualité Conseiller chargé de la Coopération multilatérale, auprès de l’ambassade de la République Gabonaise en Italie. Ceci, alors que le même Ghislain Moussavou, précédemment Directeur général des Forêts, avait été écroué à la prison centrale quelques jours plus tôt dans une sombre affaire de corruption.
L’affaire avait fait grand bruit. Le 24 mai dernier, Ghislain Moussavou avait été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville. Celui qui était alors Directeur général des Forêts, était accusé d’avoir facilité la signature d’une autorisation d’exploiter, au bénéfice d’une entreprise dénommée Pengxin Sarl, en contrepartie de trois véhicules et d’une forte somme d’argent.
Seulement, un peu à la surprise générale, l’opinion nationale a découvert ahurie la nomination lors du conseil des ministres qui s’est tenu le 7 juin dernier, du même Ghislain Moussavou au poste de Conseiller chargé de la coopération Multilatérale à l’Ambassade de la République Gabonaise près la République Italienne. De quoi susciter certaines interrogations.
A LIRE: Trafic de permis Forestier: Le DG des forêts derrière les barreaux
Comment une personne incarcérée récemment à la prison centrale pour des corruption a-t-elle pu être nommée en conseil des ministres ? Le secrétariat général du gouvernement a-t-il opéré toutes les vérifications d’usage avant de valider la nomination de Ghislain Moussavou? Cette nomination de Ghislain Moussavou est-elle un moyen de l’extirper de ses déboires judiciaires ? Le président de la République, Chef de l’Etat a t-il été trompé ? Est-il informé de ce type de manœuvre ?
Des questions auxquelles les autorités doivent apporter des réponses, au risque d’alimenter une nouvelle polémique dans l’opinion publique souvent critique à l’endroit du système judiciaire gabonais. Pour rappel, Ghislain Moussavou avait été incarcéré pour « faux et usage de faux, vol et exploitation illégale d’un permis forestier». Selon une source citée par Gabonreview, « le DG forêts aurait reçu un pot de vin de trois véhicules et une importante somme d’argent. Il avait, de ce fait, facilité la signature d’une autorisation d’exploiter au bénéfice de la fameuse Pengxin Sarl », a-t-on appris.
