Gabon: 14 ans de gouvernance d’Ali Bongo and cie, où en sommes nous réellement ?

Sous la magistère d’Ali Bongo Ondimba, le Gabon a-t-il progressé ou régressé ? ©DR

Libreville le 03 octobre 2022 – ( Dépêches 241). A quelques mois de la prochaine élection présidentielle pour laquelle, sauf grande surprise, Ali Bongo devrait briguer un 3e mandat, l’état actuel du pays et son bilan à sa tête font l’objet de plusieurs moults commentaires. Où en sommes-nous après 14 ans de règne est la question fondée que devraient se poser tous les Gabonais.  

Où en sommes-nous réellement ? Il est évident que cette question serait banale si elle s’attachait à comprendre à quel niveau de développement socio-économique se situe nôtre pays depuis qu’il est dirigé par  Ali Bongo Ondimba, président de la République depuis 2009. Chacun d’entre nous, en toute objectivité, peut voir comme on a considérablement régressé. Ce qui sous Omar Bongo relevait de la normalité tient aujourd’hui de l’honneur. Dans l’administration publique, l’intégration, le paiement du rappel solde, l’avancement automatique, la mise en stage, bref, toutes ces opérations qui rendaient convenable une carrière professionnelle sont quasiment bloquées, lorsqu’elles ne sont pas obtenues par le moyen de la corruption. Que dire des salaires et des retraites des nouveaux et anciens agents de cette administration qui ne se paient plus qu’en “pré”. Présalaires, préretraites, précarisation des citoyens dirait-on simplement.

Les plans de résorption du chômage chez les jeunes ne sont pas mieux que des mirages. À leur endroit, on est demeuré dans un jeu d’illusions en effet : « Un jeune, un métier » pour quel résultat significatif ? Certains qui ne manquent jamais heureusement d’arguments nous diront que la jeunesse gabonaise manque d’esprit pour saisir ces opportunités offertes par le chef de l’État. Cela est simplement mesquin, autant le dire clairement. De même en est-il sur le plan infrastructurel où tout ou presque est à faire. Le réseau routier national qui piétine, les logements sociaux qui attendent toujours et les établissements scolaires auxquels personne ne pensent plus vraiment. Les ponts de Kango, les barrages hydroélectriques de Fée à Mitzic dans le département de l’Okano et de l’impératrice à Fougamou ne sont visiblement plus que de lointains souvenirs.

Où en sommes-nous réellement ? Pareille question à notre sens ne peut avoir quelque pertinence que si elle vise à comprendre où nous en sommes collectivement. Entre Guy Nzouba et ses valises pleines d’argent, des retraités précarisés, clocharidisés, les hôpitaux dans un état de décrépitude avancée, les étudiants de l’USTM passant des nuits dehors comme des SDF sous le regard apathique du ministre de L’Enseignement supérieur et le président de la République esquissant des pas de danse sous une pluie diluvienne à Port-Gentil comme si tout allait pour le mieux pour lui, reste à méditer et à se demander si il y a vraiment encore en ce pays, un pouvoir qui donne la direction.. 

En attendant que d’éventuels contradicteurs se prononcent, assumons sans complexe que ces faits traduisent la qualité d’un niveau de conscience peu élevé. Et peut-être encore plus le fait d’un pays où personne ne sait plus faire preuve d’un peu de fierté ou d’honneur. Personne,  parmi ceux qui nous dirigent ne les manifeste en tout cas. Sinon, qui donc ne saurait reconnaître l’indécence ? Dire qu’on appelle du nom de politicien toutes ces femmes et hommes dont le seul objectif n’est plus que celui de satisfaction personnelle. Là est sans doute et tout bonnement la mesure de notre niveau de conscience : vivre ensemble comme des bêtes sans aucune ambition de se sublimer…

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