Affaire Alima Kidnappée de la CNSS: l’apathie complice de la République devant la banalisation du mal

L’affaire Alima kidnappée et agressée sexuellement ne semble pas émouvoir l’Etat au regard de l’indifférence dont il fait montre  ©DR

Libreville le 18 novembre 2022 – (Dépêches 241). La société été choquée, outrée et indignée par l’enlèvement d’une auditrice à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) au seul motif qu’elle aurait réalisé un travail, son travail, lequel a mis à nu des suspicions de détournement au sein de cet organe déjà sous perfusion. Écoeurant est toutefois le flegme et l’indifférence de l’Etat dans son entièreté ou presque sur cette affaire qui ouvre la porte à une criminalité peu commune au Gabon. Finalement, quelle société sommes nous en réalité  ? 

Quelle société sommes-nous ? Quelle société voulons-nous ? Sommes-nous encore même en société ? Le niveau de violence et de banalisation du mal atteint dans notre pays ouvre en droit à ces interrogations, car, on semble avoir passé un cap depuis un moment. Trop de choses inquiètent aujourd’hui. L’enlèvement à la CNSS  d’Alima, auditrice, doit nous faire réagir. Il signale la crise sociopolitique qui affecte notre pays. Il met encore mieux en lumière le sentiment que nous vivons désormais dans une sorte de République de la jungle au sein de laquelle les lois personnelles valent plus que les lois institutionnelles devant gouverner la vie en société. 

Enlever une citoyenne, pour qu’elle cesse effectivement de faire le travail pour lequel elle a été commise est grave. Grave à double titre. Cela signifie tout d’abord que l’auteur et le commanditaire éventuel d’un tel acte méprisent l’autorité publique qui délègue. Et qu’ils l’utilisent peut-être à des fins personnelles pour échapper à la réalité de leur incompétence notoire. Cet acte dit en outre combien dans notre société, l’insécurité, voire la terreur sont devenues des modes de gouvernance administratif et politique. A cette allure, il est à parier que peu d’entre nous, citoyens ordinaires, sachons dans quelle direction on va. Notre compatriote est aujourd’hui la victime, reste à savoir à qui vient le tour… 

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Il faut dans cette affaire espérer qu’elle revienne en vie, sinon l’opinion aura raison de penser la mort de notre État, son incapacité à se montrer capable d’administrer en impartialité même lorsqu’il s’agit rendre justice au nom de sa souveraineté. La justice et en première ligne le procureur du tribunal de Libreville sont attendus, car manifestement dans ce pays, les prosateurs de la gabegie financière n’ont plus aucun scrupule. 

On espère, in fine, qu’ils mettent la même énergie à résoudre cet acte honteux qui déshonore le Gabon tout entier comme cela a été le cas lorsqu’il s’est agit des bagarres entre élèves la semaine dernière ou encore de l’affaire de la pédophilie dans le football.

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