Capacité à diriger le Gabon : Ali Bongo a-t-il lui-même ouvert la boîte de pandore  à quelques mois du scrutin ? 

En se dévoilant sans sur son état de santé, Ali Bongo Ondimba a clairement donner de la matière à ses pourfendeurs © DR

Libreville, le 25 avril 2023 – (Dépêches 241). Le chef de l’État sortant Ali Bongo Ondimba s’est récemment exprimé publiquement pour la première fois sur les conditions de son accident vasculaire cérébral survenu en 2018. Le numéro un gabonais a dans le même temps reconnu avoir été absent durant les cinq dernières années, suscitant des vives réactions au sein de l’opinion.  

Depuis son accident vasculaire cérébral survenu à Riyad en octobre 2018, l’état de santé du chef de l’Etat sortant Ali Bongo Ondimba n’a cessé de susciter des inquiétudes. Ainsi, le collectif « appel à agir » a émis des doutes « sur ses facultés physiques et mentales ainsi que sa capacité à exercer pleinement sa fonction de Président de la République ». Ce d’autant que durant plusieurs mois, Ali Bongo a tenu avec beaucoup de peine, les rênes du pouvoir. Et sa capacité à diriger le Gabon a manifestement été remise en cause. Un vide sidéral s’étant installé au sommet de l’Etat. 

En effet, le 02 avril dernier, à l’occasion de la célébration des 55 ans du parti démocratique gabonais(PDG), le chef de l’Etat sortant a reconnu avoir eu « cinq ans d’absence ». Une absence prolongée au sommet de l’Etat qui pose des doutes sur la régularité des actes posés par l’exécutif pendant ce temps. On peut citer la nomination de Julien Nkoghe Bekale à la Primature, et toutes les décisions prises au nom d’Ali Bongo durant sa longue période de convalescence. « Qui prenait les décisions, qui avait pris les rênes du pays ? Qui détenait le pouvoir réglementaire, nommait aux emplois supérieurs civils et militaires ? », s’interroge le collectif des dix. Manifestement, il y avait une imposture au sommet de l’Etat, pointe-t-il. 

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Certains l’oublient sans doute, ou font peut-être fi de l’omettre, une campagne présidentielle, requiert des aptitudes physiques et mentales entières. La lourdeur de la fonction présentielle suppose pour l’exercer que son prétendant soit en parfaite santé. À quelques mois de la prochaine élection présidentielle, il va sans dire que le débat sur la capacité à gouverner d’Ali Bongo Ondimba sera à nouveau mis sur la table. 

Et, étonnamment, c’est le fils d’Omar Bongo himself qui a prêté le flanc pour se faire battre, sans doute persuadé par ses conseillers qui l’ont poussé vers une communication qui pourrait au final, lui desservir. Car conseiller au président de la République de parler de sa maladie, à quelques mois de l’élection présidentielle, revient à le conduire à faire l’aveu de sa vulnérabilité. 

Si Ali Bongo retrouve progressivement ses moyens, rien ne garantit qu’il soit en mesure d’assumer pleinement la fonction présidentielle pour les 5 prochaines années. Lui qui ne fait plus mystère de sa volonté de briguer un 3ème mandat. Il l’a d’ailleurs fait savoir devant les 4000 militants de son parti présents au palais des sports de Libreville pour la célébration du 55è anniversaire du Parti Démocratique Gabonais. Ali Bongo s’est dit « Prêt pour une victoire nette, incontestable, par KO ! » 

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la campagne présidentielle qui s’ouvrira dans quelques mois, risque fort d’être un exercice périlleux pour le chef de l’Etat, qui au fil de ses multiples déplacements, n’est toujours pas parvenu à lever les doutes sur sa capacité à assumer pleinement les devoirs de sa charge. 

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