Libreville le 2 mai 2023 – (Dépêches 241). À la faveur du dernier remaniement ministériel, Yves Fernand Manfoumbi a été dépossédé du titre de porte-parole du gouvernement. Une prérogative transférée à Rodrigue Mboumba Bissawou ministre de la communication qui effectue depuis 4 mois, sa première expérience gouvernementale. Un camouflet pour l’ancien Coordinateur général du Plan Stratégique Gabon Emergent (PSGE) qui reçoit un message clairement humiliant.
Nommé le 9 janvier dernier dans le gouvernement Bilie-By-Nze I, Yves Fernand Manfoumbi qui effectuait son retour aux affaires après plusieurs années de disette avait été nommé ministre du Ministre du Commerce chargé de l’entrepreneuriat national et de l’économie sociale tout en héritant du porte-parolat du gouvernement. Un assemblage qui présumait de l’importance retrouvée du natif de Ndendé et de son retour au premier plan dans l’échiquier politique. Une présomption qui vient de tomber, de faire pschitt et de s’écrouler comme un château de carte à l’annonce du gouvernement Bilie-By-Nze II, dans lequel le porte-parolat lui a été retiré au profit de Rodrigue Mboumba Bissawou.
Pour trouver le caractère foncièrement avilissant et rabaissant de ce remaniement dans lequel Yves Fernand Manfoumbi est dédit avec un zeste de subtilité, il suffit de regarder le pédigrée de celui qui a hérité du porte-parolat. Rodrigue Mboumba Bissawou. Ministre de la Communication nommé au gouvernement il y a seulement 3 mois, puceau politique en sus. Quand Alain Claude Bilie-By-Nze intègre le gouvernement en 2006 en qualité de ministre délégué à la communication porte-parole du gouvernement, les Gabonais ne découvrent pas un anonyme.
L’ancien protégé de Père Paul MBA est connu de l’opinion autant pour ses frasques que pour son talent dans l’art oratoire. Habitué des plateaux et des débats télévisés, cette promotion n’avait alors rien de surprenant. Bien au contraire, à l’époque, l’arrivée au gouvernement de « Bilie The Kid » était somme toute logique au regard de son aisance dans la communication. Une situation qui est aux antipodes de celle de Rodrigue Mboumba Bissawo, inconnu du grand public avant son entrée au gouvernement. Si pour l’heure personne ne sait s’il sera à la hauteur de cette nouvelle tâche, tout le monde s’accorde à dire qu’il n’a aucun état de service qui lui permette d’occuper pareille fonction.
Partant de ce constat, qu’est ce qui peut alors justifier ce transfert d’attribut ? Une volonté de faire passer un message à Yves Fernand Manfoumbi. C’est du moins ce que nous révèle une source avisée. « Yves Fernand Manfoumbi était pressenti au même titre que Bilie-By-Nze au poste de Premier ministre. Après des tractions, on lui a cédé le porte-parolat aux fins de lui assurer une place importante au sein du gouvernement. Il est évident que ce retrait du porte-parolat est une façon de l’affaiblir et de surtout lui faire comprendre que le pouvoir est ailleurs. Il suffit pour s’en convaincre de faire savoir de qui tient Rodrigue Bissawou, son mentor comme il l’a souvent souligné », a-t-elle déclaré.
Autre piste tout aussi plausible, le rendu et les performances peu satisfaisantes d’Yves Fernand Manfoumbi en qualité de porte-parole du gouvernement pendant ce trimestre. Clairement pas à son avantage, facilement désarçonné après des questions incisives, fébrile dans ses approches, très peu rassurant dans ses réponses, l’homme aura donné le bâton pour se faire battre en raison de ses insuffisances et son inaptitude dans le domaine. Il faut dire que l’affaire du trafic d’électricité de la Radio Télévision Renaissance a considérablement écorné son image. Peut être également un des motifs éthérés de ce rabaissement et de cette dépréciation du statut de Yves Fernand Manfoumbi au sein du gouvernement.
