Libreville, le 9 mai 2023 (Dépêches 241). Le week-end dernier, le maire de la commune d’Oyem a été destitué à la suite d’une motion de défiance introduite par une partie des conseillers municipaux. Chose surprenante toutefois, cette fronde a été menée par les élus du Parti Démocratique Gabonais, formation politique dans laquelle milite Christian Abessolo Menguey, l’édile destitué. Un « assassinat » politique en règle, qui en dit long sur le climat délétère qui règne dans la famille PDG à Oyem.
La commune d’Oyem n’a plus de maire. Samedi dernier, au cours d’une session extraordinaire du conseil municipal, 22 conseillers sur 37 ont voté la destitution de Christian Abessolo Menguey de ses fonctions d’édile de la ville. Les frondeurs accusent l’ancien président du Conseil municipal, d’avoir détourné les fonds destinés au lancement de plusieurs chantiers dont la construction d’un marché. Certaines sources plus précises, affirment que l’homme politique aurait distrait un montant de près de 200 millions de FCFA.
Petite curiosité toutefois, la motion de défiance qui a conduit à la destitution du Maire de la ville d’Oyem, a été introduite par les conseillers municipaux du Parti démocratique Gabonais, la formation politique dans laquelle milite Christian Abessolo Menguey. Ce dernier a été limogé, en dépit du plaidoyer de Christiane Bitougat en direction de ses camarades du parti au pouvoir. « Vous faites une motion de défiance contre un maire qui appartient à notre famille politique. Vous n’avez pas honte, de mettre à nu les Pédégistes que nous sommes, devant les autres conseillers » s’est exclamée l’ancienne syndicaliste.
Des mots qui n’ont pas convaincu les conseillers municipaux du Parti Démocratique Gabonais, qui ont donc décidé de déposer leur camarade tout en le livrant à la vindict populaire, en laissant planer autour de lui des suspicions de détournements de fonds publics. Si pour l’heure nous ne disposons d’aucun élément susceptible d’étayer ou de réfuter les accusations portées contre Christian Abessolo Menguey, il est évident que cette affaire, telle un éléphant dans un couloir, est révélatrice des profondes dissensions qui existent entre les militants du Parti Démocratique Gabonais de la ville d’Oyem. Ceci, à 4 mois des élections présidentielles.