Arrêt du National Foot: Franck Nguema et sa suite veulent-ils insidieusement faire porter le chapeau aux présidents des clubs ? 

Franck Nguema très silencieux de l’arrêt du National Foot aurait décidé de jouer la montre pour pousser les présidents de clubs à bout ©DR

Libreville, le 6 juin 2023 – (Dépêches 241). À l’arrêt depuis bientôt deux mois, du fait de l’incapacité de l’Etat à assumer certains de ses engagements, les pistes de sorties de crise pour une reprise du championnat national de football de 1ere et 2eme division ne semblent pas émerger. Si la tutelle, à travers le mutisme effarant dans lequel elle s’est vautrée, fait prospérer cette idée, il se susurre qu’elle aurait sécrété une solution, beaucoup plus pernicieuse. Celle de laisser pourrir la situation, asphyxier les présidents de clubs pour ainsi les conduire à décréter l’arrêt des championnats, le tout, dans le seul but de leur faire porter la responsabilité de cet échec. 

Le mardi 9 mai dernier,au terme d’une réunion entre les présidents de clubs et le président de l’association des clubs de football professionnels, décision avait été prise, au terme d’un vote, de suspendre le championnat national de football qui entamait sa deuxième phase. Les clubs avaient décidé de l’arrêt des compétitions en raison du non-respect par l’Etat des engagements pris à l’entame de la saison 2022-2023. 

L’Etat à travers le ministère des Sports, avait en effet pris l’engagement de supporter les charges relatives au bon fonctionnement du championnat. C’est le cas notamment du paiement des salaires des 23 joueurs professionnels plafonnés à 250.000 Fcfa et de celui du coach arrêté à 300.000 Fcfa. À ces charges devaient s’ajouter  la subvention de l’Etat estimée à 40 millions de FCFA, et le règlement des frais de transport, d’hébergement et de restauration des équipes. 

Des engagements qui, pour la plupart, n’ont jamais été respectés au regard de la situation des footballeurs impayés depuis 6 mois, soit depuis le début du championnat, et ce, nonobstant la bonne foi des présidents des clubs d’engager les équipes sur la base des simples promesses donnés par Franck Nguema et la Linaf . « Nous avions décidé de reprendre la seconde phase du championnat dans la limite de deux journées pour que dans l’intervalle le Ministère et la Linafp trouvent une solution à la problématique des arriérés des salaires des joueurs sur la saison en cours et à la seconde tranche liée à la subvention des clubs. Le Ministre des Sports avait promis de régler la situation après la double confrontation des Panthères du mois dernier. Et puis après la 4e journée. Et nous voici à la 6e journée. Jusque-là, aucun signe de la tutelle », s’était indigné un président de club. 

Un mois après, aucune avancée significative n’a été prise en vue de reprendre le championnat national de football. Alors que les revendications légitimes des joueurs et responsables de club sont connues de notoriété publique, Franck Nguema et Brice Mbika Ndjambou brillent par un silence assourdissant à la lisière de l’ indignité et de l’ irresponsabilité. Une attitude qui a fini par trahir les intentions insidieuses du ministre des sports et sa suite dont lesquels n’ont daigné, ne fût- ce que par respect pour les athlètes, proposer un plan de sortie de crise. 

Pire, il se sussure que sieur Franck Nguema et ses affidés dont Landry Nkeyi, président de l’association des clubs, auraient une idée foncièrement mesquine et sordide consistant à jouer la montre en se murant dans le silence. La stratégie viserait ainsi à jeter l’anathème et la responsabilité de l’arrêt du championnat aux présidents des clubs, sous le motif fourbe et saugrenu que ces derniers n’auraient pas favorisé la mutation de leurs clubs en société à objet sportif. 

Un argument qui ne peut valablement prospérer pour la seule et légitime raison née du fait que le patron du sport avait effectivement émis le souhait de voir les clubs se muer en sociétés à objet sportif, en prenant toutefois, l’engagement durant une période transitoire, de soutenir financièrement les équipes locales, à travers la mutualisation, mais surtout par l’octroi d’une subvention étatique. Des engagements et des promesses finalement non tenues, aujourd’hui à l’origine de l’impasse dans laquelle se trouve le football local. 

Par ce mutisme pernicieux, l’Etat qui semble avoir opté pour le pourrissement, nourrit l’espoir que la décision de mettre fin de façon définitive au national foot vienne des clubs. Ainsi, ils sortiraient grandis de cette affaire en faisant porter le chapeau de l’arrêt du championnat aux présidents des clubs quand bien même, il est conscient du non-respect des engagements pris devant les différents acteurs de notre football. Une mauvaise foi infamante et une entourloupe qui finalement, desservent le football gabonais en même temps qu’elles tuent à petits feux, les espoirs et les rêves des footballeurs aujourd’hui précarisés et laissés pour compte. 

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