Libreville le 21 juin 2023 – (Dépêches 241). Dimanche dernier à Franceville, dans son antre imprenable, les Panthères du Gabon ont été défaites par la République Démocratique du Congo dans une rencontre capitale pour la qualification à la Can 2023 en Côte d’Ivoire. Une défaite, en partie, à mettre au crédit du sélectionneur Patrice Neveu, lequel par ses choix incompréhensibles et par sa tactique fantasque, a placé ses poulains dans un conditionnement de l’échec qui pourrait lui coûter sa place au soir du 4 septembre 2023.
Que s’est-il donc passé dans la tête de Patrice Neveu ? Qu’est-ce qui a bien pu inspirer au technicien français une telle approche du match, une telle tactique ? Comment le coach a-t-il pu penser qu’une tactique expérimentale aurait pu mettre ses joueurs dans les meilleures dispositions ? L’enjeu de la rencontre a-t-il fait déjouer le sélectionneur national ? Ce sont ces interrogations qui ont assailli les fans et supporters des Panthères au terme de la rencontre qui a vu la RDC s’imposer à Franceville dimanche dernier.
Des questions logiques et légitimes, car une énième fois, et ce, depuis un moment, le technicien français a donné l’impression, avérée ou pas, d’être emprunté et limité tactiquement. Comme face à la Mauritanie à Franceville, Patrice Neveu a fait des choix curieux, malavisés, incohérents et inconséquents. Curieux, et malavisé à travers le choix des hommes, incohérent et inconséquent par l’animation tactique inédite proposée.
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Si le 3-5-2 arrêté par Neveu et son staff n’a surpris personne en ce qu’il a souvent été utilisé, surtout pendant l’épopée camerounaise, ce sont les joueurs choisis pour animer ce schéma qui ont fait grincer les dents. Dans la défense à trois, Neveu a décidé pour des raisons abstruses de se passer d’un défenseur central de métier. Laissant Sidney Obissa et Bruno Ecuele Manga sur le banc, le coach français a ainsi fragilisé et privé son secteur médian d’un relanceur et d’un stabilisateur devant la défense en la personne de Didier Ndong Ibrahim. Un Didier Ndong associé en défense à Palun et Appindangoye. Conséquence, une équipe déséquilibrée sur son positionnement défensif face aux contres adverses (le 2e but est symptomatique de cette réalité), une défense privée de centraux naturels susceptibles de bien sortir le ballon, de créer des triangles de possession et de trouver les milieux entre les lignes.
Autre incongruité et non des moindres, l’animation du milieu de terrain. Entre un Mario Lemina dans ses chaussettes et complètement largué, un Poko en dépassement de fonction dans un positionnement de médian offensif proche du rôle souvent assumé par Kanga Guelor et un Jim Allevinah claustré et enserré dans une position hybride milieu pointe basse mi-relayeur, mi-piston droit, Patrice Neveu a complètement fait déjouer son équipe, privant au passage son attaque de liant. Une attaque inconsistante de par son activité, titubante à travers son manque patent de réalisme.
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C’est un fait, le caractère incompréhensible des idées de jeu du sélectionneur national a plongé toute l’équipe dans l’apathie. Mais, pourquoi persister quand l’évidence nous fait savoir que nous sommes dans le faux ? Pourquoi n’a-t-il pas revu sa tactique pourtant inopérante ? Comment un Aubameyang à court de forme a terminé le match ? Pourquoi n’est-il pas revenu sur une tactique plus classique en seconde mi-temps ?
En l’absence de Kanga Gueulor, Neveu a fait étalage de ses limites tactiques criardes que lui soupçonnait déjà une partie du public sportif gabonais. Jamais depuis 20 ans, le Gabon n’a perdu deux matchs éliminatoires consécutifs. Patrice Neveu l’a fait. Les Panthères ont eu deux balles de matchs, contre le Soudan puis contre la RDC à Franceville, Neveu s’est montré incapable de les convertir. Pire, le technicien français s’est entêté dans des schémas qui n’ont jamais marché par le passé. Ce dernier n’a manifestement pas tiré les enseignements de Tripoli, Luanda et de Franceville qui ont montré que le positionnement de Didier Ndong en défense centrale a rarement porté ses fruits. Le technicien français est donc, à juste titre, le principal artisan de la défaite des Panthères du Gabon et de son classement désormais critique.
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En réalité, dimanche soir, Patrice Neveu a fait étalage de son impuissance, du caractère incohérent de ses idées, de son projet de jeu bancal mais surtout de sa pusillanimité qui commence à faire jaser. Car faire des changements supposait, faire sortir certains joueurs cadres aux statuts privilégiés. Sur un fauteuil en mars, à 180 minutes d’une qualification, le Gabon est dorénavant à 90 minutes d’une énorme désillusion ou d’un exploit démentiel. Patrice Neveu en est conscient, tout autre résultat qu’une qualification pour la Côte d’Ivoire lui coûterait sa place.
