Libreville, le 18 juillet 2023-(Dépêches 241). Du 12 au 13 avril 2023, le gouvernement avait organisé avec le soutien du patronat, des associations de consommateurs, des syndicats, des commerçants ainsi que des membres de la société civile, les Assises nationales sur la vie chère. Seulement trois mois après, les résolutions de cette grande messe semblent déjà rangées dans les tiroirs, tandis que les Gabonais continuent de crouler dans la précarité en raison du coût élevé de la vie.
Nommé Premier ministre le 9 janvier dernier, Alain Claude Bilié-By-Nze avait fait sa déclaration de politique générale le 24 janvier sous le sceau du triptyque, patriotisme, pragmatisme et proximité. Lors de la présentation de sa feuille de route à l’Assemblée nationale, l’élu du canton Ntang-Louli avait promis, l’organisation des Assises nationales sur la vie chère. Cette grande messe devait avoir pour objectif de « rechercher les mécanismes les mieux appropriés pour lutter contre la cherté de la vie par des propositions pragmatiques, réalisables à court, moyen et long terme » avait déclaré Alain Claude Bilié-By-Nze quelques semaines plus tard lors de l’ouverture des travaux.
Seul hic, trois mois après la clôture desdites Assises sur la vie chère, les nombreuses résolutions issues de ces travaux semblent avoir été jetées aux oubliettes. Pour s’en convaincre, il suffit de constater que le gouvernement n’a toujours pas détaxé les produits alimentaires importés, surtaxé les produits de luxe comme la cigarette et le champagne, lancé la bataille contre la parafiscalité ou encore mis fin au racket policier. De même, rien n’a été fait pour encourager les producteurs locaux, les pistes agricoles n’ont pas été aménagées, tout comme les carrières de sable et de gravier n’ont pas été créées pour baisser les coûts des matériaux de construction. Un ensemble de mesures qui auraient pourtant pu soulager les Gabonais aujourd’hui précarisés.
De quoi se poser des questions. À quoi ont servi ces Assises nationales sur la vie chère ? Cette rencontre était-elle une grande messe de plus ? Avait-elle pour seule objectif d’étouffer le feu qui couvait au sein de l’opinion ? Sinon comment comprendre que les Gabonais continuent à crouler dans la misère sociale trois mois après la clôture des travaux ? Pourquoi les prix des produits de première nécessité continuent-ils à flamber ? Combien a coûté l’organisation de ces Assises oiseuses au contribuable Gabonais ?
Des interrogations auxquelles, Alain Claude Bilié-By-Nze devrait apporter des réponses, au risque de laisser prospérer dans l’opinion publique l’idée que ces Assises nationales sur la vie chère étaient en réalité une grande duperie, un écran de fumé destiné à distraire les Gabonais aujourd’hui préoccupés au plus haut point par la problématique de la hausse constante des prix, qui a des incidences néfastes sur le panier de la ménagère.