Libreville, le 19 juillet 2023 – (Dépêches 241). Bénéficiant pourtant d’une enveloppe budgétaire de 143 milliards, le ministre de la Santé Guy Patrick Obiang Ndong a attendu un don du Gouvernement japonais pour doter le Centre hospitalier universitaire de Libreville d’un scanner de dernière génération.
Courant la semaine, le ministre de la Santé Guy Patrick Obiang Ndong a procédé à la mise en service, au Centre hospitalier universitaire de Libreville, d’un scanner de 160 barrettes, une dotation du Gouvernement Japonais. En dépit de ses 143 milliards de budget, le membre du gouvernement n’avait jamais doté le CHUL de cette technologie de pointe, obligeant les patients à réaliser les examens médicaux dans des structures privées à des coûts très onéreux.
Pour célébrer sans pudeur et sans vergogne, ce don venu du Japon, Guy Patrick Obiang Ndong s’est fendu d’un post sur sa page Facebook, non sans une pointe d’orgueil. « Le Gouvernement japonais vient de doter le Centre Hospitalier Universitaire de Libreville (CHUL) d’une Tomodensitométrie (Scanner de 160 barrettes) de dernière génération, faisant ainsi du Gabon le seul pays de la sous région, et l’un des rares de l’Afrique subsaharienne, à bénéficier d’une telle technologie », a-t-il écrit.
Pour répondre aux besoins pressants des populations de l’arrière-pays en termes de soins qualitatifs, le Gouvernement Japonais a également doté les structures sanitaires publiques de l’hinterland d’équipements de pointe. « La donation du Gouvernement japonais a également permis d’améliorer de manière significative le plateau technique des différents Centres Hospitaliers Régionaux (CHR) et Centres médicaux de l’intérieur du pays à travers l’équipement en échographes, en autoclaves, en radiographie mobile, en lits, en pompes aspirantes et à seringues, en fauteuils roulants…», précise Guy Patrick Obiang Ndong.
Poussant l’indécence à son paroxysme, le Dr Guy Patrick Obiang Ndong s’est permis d’exiger que tous les Gabonais doivent nécessairement et uniquement se rentre au CHU pour leurs scanners. « Plus aucun patient ne doit sortir de cette structure pour aller faire un scanner ailleurs », a-t-il déclaré. Comment comprendre qu’un ministère qui bénéficie d’un budget de 143 milliards ne soit incpable de doter les hôpitaux des appareils de dernières génération au point de réjouir de façon ampoulée d’un don ? En tant que ministre de tutelle, combien de scanner a-t-il mis à disposition des Gabonais dans les structures de la place ?
Des interrogations qui sans ambages démontrent à suffisance l’incurie de ce gouvernement, singulièrement du ministre de la santé qui se plaît à valoriser des acquis nés des dons et non des efforts consentis par son administration pour améliorer l’offre de santé pour les Gabonais et Gabonaises. Si le CHUL compte désormais deux scanners, ceux-ci restent parfois hors de prix pour les populations les plus démunies. Nombreux se tournent donc vers le Samu social, lequel dispose d’un scanner gratuit depuis août 2022.
