Libreville, le 28 juillet 2023 – (Dépêches 241). C’est une mise en garde à l’endroit des instigateurs de troubles à l’ordre public. Le procureur de la République André Patrick Roponat promet en effet des sanctions fermes conformément à la loi, alors que le pays enregistre depuis quelques semaines des actes de violence qui visent majoritairement les acteurs de l’opposition.
Le procureur de la République près le tribunal de Première instance de Libreville, André Patrick Roponat, a récemment fait une sortie musclée sur les antennes des médias publics. L’objectif de cette prise de parole solennelle vise à sensibiliser tous les instigateurs de troubles à l’ordre public sur lesquels planent des sanctions fermes conformément à la loi.
« Dans la perspective de la tenue prochaine des élections présidentielles, législatives et locales. Et compte tenu des incidents survenus dans certaines localités du pays, le parquet de la République tient à rappeler que les auteurs, complices, et instigateurs d’actes répréhensibles, s’exposent à des poursuites judiciaires et à de lourdes amendes pénales », a-t-il déclaré.
Cette sortie d’André Patrick Roponat fait suite à plusieurs actes de violence perpétrés contre certains acteurs de l’opposition. En effet, le 27 mai 2023, Bertrand Zibi affirmait dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux que plus d’une dizaine de jeunes auraient tenté de boycotter une causerie politique qu’il tenait au quartier Kinguélé, caillassant au passage son véhicule. Plus récemment, des jeunes armés de gourdins ont tenté de boycotter le meeting de Barro Chambrier, candidat à la présidentielle d’août prochain, dans la ville de Franceville, bastion politique du clan Bongo.
Les victimes de ces actes de violences soupçonnent le pouvoir d’en être le commanditaire, tant le modus operandi rappelle l’attaque du domicile de l’opposant Jean Ping en 2015. Près de 300 jeunes surchauffés avaient caillassé sa résidence après l’annonce de sa candidature à la présidentielle. Des actes violence sur lesquels la justice a toujours fermé les yeux. Or, conformément à la loi, pour ces agressions, les sanctions varient de 1 an d’emprisonnement à la perpétuité, avec des amendes pouvant atteindre les 100 millions de Fcfa. Est-ce suffisamment dissuasif ? Rien n’est moins sûr. Le moins que l’on puisse dire est que les élections d’août prochain donnent déjà des signes de vives tensions.