Libreville le 8 août 2023 – (Dépêches 241). Son admission frauduleuse à l’école de la magistrature avait fait grand bruit. Pourtant, le jeune militant du Parti démocratique gabonais (PDG) Wilfried Oganda Vissy a été affecté au tribunal de première instance de Lambaréné en qualité de juge au terme de sa formation. Un cas d’injustice qui met en mal la méritocratie dans un pays miné par le népotisme à l’heure où Ali Bongo avait placé son magistère finissant sous le sceau de l’Egalité des Chances.
Wilfried Oganda Vissy a récemment pris ses fonctions au tribunal de première instance de Lambaréné. Le Conseil supérieur de la magistrature tenu le 20 juillet lui en a donné le droit nonobstant le fait que sa forfaiture ait été révélée au grand jour. Il faut le dire, le jeune militant zélé du parti démocratique gabonais jouit d’un véritable passe-droit, puisque malgré un résultat médiocre de 07/20 obtenu lors de la publication des résultats du concours de la magistrature, ce dernier réussit à intégrer cet établissement censé former l’élite du pays. Un véritable pied de nez aux partisans de la méritocratie et aux férus de justice. Nombreux ont d’ailleurs farouchement dénoncé cette forfaiture qui semble trahir l’incompétence et la complicité manifeste de la ministre de la Justice Antonella Ndembet Damas.
L’on se souvient en effet que quelques semaines avant l’organisation dudit concours, le membre du gouvernement avait pondu un communiqué dans lequel elle mettait en garde les éventuels frondeurs, laissant poindre dans l’intransigeance de la justice. « Le ministère de la Justice, Garde des Sceaux et chargé des Droits de l’Homme attire l’attention des candidats au concours d’entrée à l’Ecole nationale de magistrature aux fins de recrutement d’élèves magistrats et de greffiers que toutes les manœuvres de monnayage pour leur admission de quelque origine que ce soit sont non avenues et punissables », est-il écrit.
Le moins que l’on puisse dire est que le cas Wilfried Oganda vissy illustre sans ambage, le népotisme, la fourberie, et la mainmise du parti de masse dans les cercles décisionnels du pays. Faut-il le rappeler, dans cette dernière couvée de l’école de la magistrature, 75 noms auraient été ajoutés frauduleusement dans la liste finale des élèves déclarés admis. Autant de magistrats et de greffiers à la compétence douteuse insérés dans les cercles de la justice de notre pays. Lesquels viennent s’ajouter à ceux déjà existants. Quid de l’égalité des chances tant vantée par Ali Bongo ? Un concept vide de sens resté au stade de simple slogan.
Une réalité qui sans doute jette un discrédit innommable sur la sincérité des décisions de justice rendues par des juges de façades, des cancres parachutés et transformée en crack du fait de l’appartenance de ce dernier au Parti Démocratique Gabonais ( PDG).
À quelques jours des prochaines élections présidentielles, les Gabonais sont appelés en autre à faire le choix de faire prospérer ce type de pratique ou à y mettre un terme en sanctionnant toutes les personnes qui cautionnent ces violations grossières de la méritocratie.