Bulletin Unique: les explications abracadabrantesques de Michel Stéphane Bonda

Michel Stéphane Bonda, président du CGE pendant l’émission « convaincre » de Gabon 1ere © DR

Libreville, le 15 août 2023 – (Dépêches 241). À moins de deux semaines de l’élection présidentielle, le président du Centre gabonais des élections a tenu à éclairer les électeurs sur l’introduction du bulletin unique dans le processus électoral. Un exercice au terme duquel l’ancien membre du gouvernement ne s’est pas montré à son avantage, livrant des explications abracadabrantesques qui ont renforcé la confusion chez les électeurs sur la pertinence et la légalité de l’introduction du Bulletin Unique.  

Il balbutie, tâtonne, se perd en conjecture et donne des explications ubuesques et incongrues sur le bulletin unique. Cette attitude, c’est celle dans laquelle s’est vautrée le président du CGE invitée à l’émission « Convaincre », pour éclairer l’opinion sur les zones d’ombres qui entourent les prochains scrutins d’août 2023. La preuve manifeste que tout lui échappe. Devant les journalistes de Gabon Première, Michel Stéphane Bonda peine a laborieusement expliqué aux électeurs les différents changements opérés dans le processus électoral, notamment l’usage du bulletin unique.

En effet, pour  Michel Stéphane Bonda, tout électeur qui décide de voter pour un candidat investi par un parti politique à la présidentielle, n’a pas d’autre choix que celui de voter  également le député investi par le même parti dans sa circonscription électorale. Une explication qui contrevient de façon grossière aux dispositions du Code électoral, singulièrement en son article l’article 94 qui nous apprend que « Le choix de l’électeur est libre. Nul ne peut être influencé dans son vote par la contrainte ». Pourtant, en obligeant un électeur à voter systématiquement pour un parti politique à travers le ticket unique et à faire l’impasse sur l’une ou l’autre des élections (présidentielle et législative) dans le cas où on opte pour un autre candidat, le CGE viole les dispositions légales. Les explications du président du CGE tombent donc véritablement sous le sens. 

Dans ce cas, et comme dénoncé par l’opposition, le scrutin ne garantit pas la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif. C’est d’ailleurs ce qui a conduit plusieurs opposants à introduire auprès de la Cour Constitutionnelle une requête en annulation du bulletin unique dans le processus électoral. Sans surprise, toutes les requêtes ont été rejetées par la Haute juridiction. De quoi susciter des doutes sur la sincérité des scrutins.  

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