Libreville, le 23 août 2023-(Dépêches 241). La désignation vendredi dernier du candidat consensuel de l’opposition à l’élection présidentielle, a relancé l’intérêt de la campagne électorale en même temps qu’elle a rééquilibré les forces en présence. Le Parti Démocratique Gabonais donné favori par ses affidés et zélateurs, a vu sa prétendue avance fondre avec l’avènement d’Albert Ondo Ossa au premier plan. Le tout à tel enseigne que selon plusieurs analystes, la dynamique consensuelle de l’opposition pourrait conduire à la fin du règne sans partage du PDG, aujourd’hui en rupture de ban avec plusieurs partis de la majorité.
Après 48 heures d’attente et de longues tractations, la plateforme Alternance 2023 a dévoilé le 18 août dernier, l’identité du candidat consensuel de l’opposition. Si le choix d’Albert Ondo Ossa a été pour beaucoup une surprise, il n’en demeure pas moins que de nombreux Gabonais profondément épris de changement et d’alternance, ont tôt fait de manifester leur soutien au porte-étendard de l’opposition pour la présidentielle. Conséquence, le premier meeting d’A2O comme l’appellent affectueusement ses partisans, a réuni près de 7000 personnes à Rio.
Un exploit qui porte en partie la signature d’Alexandre Barro Chambrier, Paulette Missambo, Mike Jocktane, Térence Gnembou Moutsouna, Raymond Ndong Sima ou encore de François Ndong Obiang, des opposants pour certains candidats déclarés à l’élection présidentielle, qui ont décidé de se retirer de la course pour apporter leur soutien à Albert Ondo Ossa. Créant ainsi au passage une dynamique unitaire de l’opposition saluée par les Gabonais lesquels, dans le prolongement du meeting réussi de Rio, se sont déplacés massivement à Port-Gentil pour écouter le message du natif de Minvoul et de ses alliés.
De l’avis de nombreux observateurs politiques, cette montée en puissance d’Albert Ondo Ossa pourrait sonner le glas du Parti Démocratique Gabonais, esseulé et en rupture de ban avec plusieurs partis de la majorité présidentielle parmi lesquels, le Centre des Libéraux Réformateurs, l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale ou encore le Bloc Démocratique Chrétien dont la présidente, Anna Claudine Ayo a fait une sortie remarquée il y a quelques jours.
Un divorce conforté par le fait que plusieurs formations politiques de la majorité républicaine et sociale pour l’émergence se refusent de défendre le bilan d’Ali Bongo Ondimba. Bien au contraire, ils se contentent de faire campagne pour leurs candidats et donc par ricochet, contre le porte-étendard du PDG. Une dynamique qui pourrait peser lourd au soir du 26 août 2023 confirmant l’hypothèse selon laquelle, l’issue de la prochaine élection présidentielle serait incertaine.