Libreville, le 4 septembre 2023 (Dépêches 241). Le 29 juin 2023, Lambert-Noël Matha avait signé un arrêté portant création et organisation d’une Commission médicale, dont la mission était d’évaluer la santé des candidats à l’élection présidentielle mais surtout, leur aptitude ou pas à gouverner le pays. Cette commission, avait jugé Ali Bongo apte à diriger le Gabon, en dépit de toutes les interrogations concernant son état de santé. Une hérésie selon certains analystes qui ont vu dans le choix des médecins, une manipulation visant à cautionner la forfaiture en gestation du pouvoir en place.
C’est aujourd’hui un secret de polichinelle, en raison de son état de santé chancelant, Ali Bongo Ondimba n’était plus en capacité de gouverner le Gabon. D’ailleurs, la chute du despote a permis de délier les langues sur ce sujet qui était devenu tabou. « Vous savez qu’au Gabon il y a un mécontentement, au-delà de ce mécontentement, il y a la maladie du chef de l’Etat, tout le monde en parle, mais personne ne prend ses responsabilités Il n’avait pas le droit de faire un troisième mandat » avait déclaré Brice Clotaire Oligui Nguema dans les colonnes du journal Le Monde quelques heures après avoir destitué le fils d’Omar Bongo.
Le Commandant en chef de la Garde républicaine n’était pas le seul à avoir la conviction qu’Ali Bongo Ondimba était dans l’incapacité de gouverner le pays. A l’instar des membres du collectif Appel à agir, nombreux sont les Gabonais qui soutiennent qu’un homme qui se goinfre de médicaments ne peut être en mesure d’assumer la fonction présidentielle, ceci étant entendu que la thérapeutique a pour conséquence d’annihiler les capacités intellectuelles de n’importe quel individu normalement constitué.
Et pourtant, le Pr Lucien Mwanyombet Ompounga, le Dr Eric Baye, le Dr Jean Emmanuel Ecke Nzengue et le Dr Jean Massande tous membres de la commission chargée de se prononcer par voie d’expertise médicale sur l’aptitude ou l’inaptitude des candidats à l’exercice de la fonction de président de la République, avaient jugé Ali Bongo apte à diriger le Gabon au mépris du serment d’hippocrate qui exige la probité morale et l’intégrité. De quoi s’interroger. Le diagnostic de la commission médicale concernant la santé d’Ali Bongo a-t-il objectif ? Pourquoi la commission médicale a-t-elle jugé Ali Bongo apte en dépit de son état de santé chancelant ? Cette commission a-t-elle voulu valider la forfaiture d’Ali Bongo Ondimba en le déclarant apte à diriger le Gabon ?
Ce qui semble évident est que le Pr Lucien Mwanyombet Ompounga, le Dr Eric Baye, le Dr Jean Emmanuel Ecke Nzengue et le Dr Jean Massande ont trahi le serment d’hippocrate en déclarant le président destitué apte à se porter candidat à la prochaine élection présidentielle alors que son état de santé, au vu de tous montrait qu’il en était incapable. Un des chantiers du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions sera donc de permettre aux futures institutions d’agir en toute liberté et de façon objective pour que ne se produise plus ce type de felonie au sommet de l’Etat, au risque de plonger le pays dans une crise profonde.
