Libreville, le 14 septembre 2023-(Dépêches 241). Après 32 années passées à la tête de la Cour constitutionnelle, Marie Madeleine Mborantsuo a transmis le flambeau ce mercredi à Dieudonné Aba’a Owono, nouveau patron de l’institution. Lors de la cérémonie officielle de passation de charge, l’ancienne patronne de la Haute cour s’est dite satisfaite du travail abattu durant son magistère. Une véritable hérésie et une insulte pour le Peuple gabonais, témoin vivant de l’incurie et de la complicité manifeste et assumée de Marie Madeleine Mborantsuo dans le maintien du système criminel du clan Bongo-PDG.
Outre le pouvoir de la dynastie Bongo, l’avènement du général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema à la tête du Gabon, a également signé la fin du règne factieux, illégal et séditieux de Marie Madeleine Mborantsuo à la tête de la Cour constitutionnelle. La belle-mère d’Ali Bongo a fait ses adieux à la vie publique lors de la cérémonie de passation de charge avec son successeur qui a eu lieu mercredi dernier. Occasion choisie par Marie Madeleine Mborantsuo pour faire le bilan de son passage sur le trône de la Haute cour.
C’est sans pudeur, sans retenue et sans honte aucune, que celle qui a volé consciencieusement plusieurs élections au Peuple gabonais pendant plus de trois décennies a fait son bilan, supposément élogieux. Élogieux parait-il et c’est le comble de l’indécence, en raison de la sagesse des décisions de justice qu’elle a rendue. « Je pars d’ici avec le sentiment du devoir accompli. Pendant 32 ans, je me suis préoccupé de la sécurité des Gabonais » a-t-elle déclaré et d’ajouter, non sans blasphémer. « Avant de rendre des décisions nous avons prié pour demander au Seigneur de nous instruire » a poursuivi Marie Madeleine Mborantsuo sans sourciller.
Ces propos ont choqué une grande partie de l’opinion publique nationale car, et c’est un secret de polichinelle, la Cour constitutionnelle rebaptisé « Tour de pise » a cautionné durant les 30 dernières années, la forfaiture du régime despotique Bongo-PDG, en validant quasi-systématiquement, les résultats tronquées des élections présidentielles. Au mépris des aspirations du peuple Gabonais et en violation de leur serment, les juges constitutionnels ont choisi de se ranger derrière une tyrannie pour satisfaire leurs intérêts bassement égoïstes.
De quoi s’interroger. La mission que Marie Madeleine Mborantsuo prétend avoir accomplie avec succès, était-ce celle de servir le Peuple en lisant le droit ou celle de servir le clan Bongo en se vautrant dans le faux et la violation de la loi ? Lorsque Marie Madeleine Mborantsuo prétend avoir agi pour la sécurité des Gabonais a-t-elle conscience que plusieurs de ses compatriotes sont morts pour contester les résultats électoraux tronqués qu’elle a toujours validés au bénéfice de la dynastie Bongo ? Marie Madeleine Mborantsuo invoquait-elle le Seigneur pour la pérennisation du système Bongo-PDG et ses affidés ou pour le bien des autres Gabonais condamnés à l’extrême précarité ? Priait-elle pour ces retraités incapables de toucher leur pension ? Priait-elle pour ces compatriotes en impossibilité de se soigner qui mourraient dans les hôpitaux du fait de la mauvaise gouvernance du régime ?
L’histoire des élections au Gabon est beaucoup trop récente pour que Marie Madeleine Mborantsuo au comble de l’indignité, veuille la tronquer en essayant de faire croire qu’elle y a joué un rôle noble et républicain. En dépit du dénie de réalité dans lequel elle semble vouloir se vautrer, l’ancienne présidente de la Cour constitutionnelle devra répondre de ses actes devant la justice pour que plus jamais, le Gabon ne soit prisonnier de la vilenie de certains compatriotes véreux.