Libreville, le 16 janvier 2024 – (Dépêches 241). Depuis quelques semaines, il n’est pas rare de voir sur certains médias et réseaux sociaux, de nombreux cadres du Parti Démocratique Gabonais (PDG), naguère encore au pouvoir, se livrer à des déclarations les unes toutes aussi étranges que les autres. La plus surprenante d’entre elles est venue du Secrétaire Général par intérim de cette formation politique, qui tente sans la moindre réserve de dédouaner sa famille politique de la gestion du pays, malgré 56 ans passés à sa tête.
Prises de paroles publiques, déclarations aussi ubuesques les unes que les autres, démissions, les militants du PDG se signalent ces derniers temps par leurs nombreuses sorties médiatiques. L’une d’elle a récemment marqué par son étrangeté choquante. Il s’agit bien évidemment de celle de Luc Oyoubi, Secrétaire Général par intérim du Parti fondé par feu Omar Bongo Ondimba, par ailleurs Sénateur de la Transition. « Le PDG ne gérait pas le pays, même si ce sont ses militants qui étaient souvent les premiers responsables en compagnie de personnalités venues de plusieurs horizons », a-t-il déclaré dernièrement.
L’actuel premier responsable du PDG semble faire tomber dans l’oubli que sa famille politique a présidé aux destinées du Gabon pendant 56 années sans discontinuer et sans partage. D’abord sous la triste ère du Parti unique, puis avec l’avènement du multipartisme au début des années 90, « les Camarades » étaient majoritairement présents dans les deux chambres du Parlement, dans les multiples gouvernements successifs, dans les institutions Constitutionnelles et dans la haute administration, ayant ainsi la latitude de préparer, d’organiser et de piloter toutes les politiques publiques en matière de développement multiforme du pays.
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En lieu et place de cette tentative éhontée de se soustraire de l’histoire et de la gestion peu éloquente du pays, durant plus d’un demi-siècle au pouvoir, l’opinion attend toujours des responsables du PDG une posture d’humilité, d’honnêteté et de reconnaissance de leur mauvaise gouvernance, en faisant montre de contrition et en présentant leurs excuses au peuple gabonais. Un peuple encore si cruellement meurtri par leur gestion scabreuse de l’État.
Au lieu de se vautrer sans pudeur aucune dans le révisionnisme et le négationnisme, Luc Oyoubi et ses comparses gagneraient à faire profil bas en évitant des sorties aux relents démagogiques qui n’auront pour seul effet que rendre beaucoup plus complexe le processus de réconciliation que veut impulser le CTRI. Il est important que le nouveau patron de ce PDG à l’agonie sache que le fautif a la devoir de rester discret pour que l’opprimé se sente réhabilité. Le contraire est indécent.
Luc Oyoubi gagnerait à prendre de la hauteur en s’inspirant notamment de la posture de Christiane Bitougat, hiérarque de ce Parti, laquelle à la veille des élections d’août 2023 déclarait, « nous au PDG , nous ne savons pas reconnaître nos bêtises », avant de conclure : « On doit pouvoir dire au Peuple que le système lui a fait du mal et lui demander de nous pardonner », avait-elle reconnu.