Événement du ministère des Mines: tout savoir sur ce qu’il s’est passé après l’annonce du départ de Hervé Patrick Opiangah 

Si l’ancien membre du gouvernement n’a jamais été interpellé, des éléments du B2 ont bien fait irruption dans son cabinet ©DR

Libreville, le 23 Janvier 2023 – (Dépêches 241). Le réaménagement gouvernemental du 17 janvier dernier, annonçant le départ d’Hervé Patrick Opiangah du ministère des Mines, avait tôt fait émerger une rumeur sur la présence, dans les locaux du ministère, des agents de la Direction générale de la contre ingérence et de la Sécurité militaire (DGCISM), arrivés supposément pour interpeller l’ancien membre du gouvernement. L’information sur la prétendue interpellation de HPO ayant été battue en brèche, il convient désormais de faire la lumière sur les agissements des éléments de la DGCISM qui, effectivement, ont investi les lieux ce jour-là, en fin d’après-midi. 

Le gouvernement Ndong Sima II qui a été rendu public il ya quelques jours, par le secrétaire général de la présidence de la République avait acté le départ du capitaine d’industrie Hervé Patrick Opiangah nommé au ministère des Mines le 9 septembre dernier. Un départ qui a surpris plus d’un au regard du travail abattu par ce dernier au département mines et qui a contrario, a conduit certains compatriotes, adeptes des informations à sensation, de faire poindre sur les réseaux sociaux une fake news faisant état de l’arrestation de ce dernier par le B2. 

Il convient de préciser que cette rumeur est en réalité née de l’irruption effective des agents de la Direction générale de la contre ingérence et de la Sécurité militaire au ministère des Mines quelques heures seulement après la publication du nouveau gouvernement. Mais dans quel objectif et à quelles fins ? La réponse à cette question nous est parvenue après avoir pris connaissance d’une copie d’un exploit d’huissier de justice retraçant les événements qui se sont déroulés entre 16 heures de l’après- midi et 23 heures du soir, le 17 janvier 2023. 

Il ressort des faits, tels que retranscrits dans le procès-verbal, que quelque temps après l’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale, vers 16 heures précisément, des personnes se présentant comme étant des éléments du B2 se seraient déportées au ministère des Mines. Ces derniers, selon faits consignés dans le constat d’huissier, auraient proféré des menaces aux secrétaires non sans raison apparente, cadenasser et arracher les clés de l’ensemble des bureaux du cabinet du ministre des Mines. 

Une incursion a priori musclée dans les locaux du ministère, qui aurait pu tourner au vinaigre entre les agents présumés du B2 et la sécurité de l’ancien membre du gouvernement, n’eut été l’intervention de ce dernier qui a réussi à trouver les mots juste pour pondérer les esprits -, qui graduellement montaient en température. Sur la base de cette situation, Hervé Patrick Opiangah va juger opportun de la mise en place d’un dispositif de sécurité dès le rez-de-chaussé, afin d’assurer la garde de ses bureaux. Dans la nuit, aux environs de 22 heures, des agents en civil appartement à la même direction se seraient à nouveau présentés à l’immeuble du 2 décembre, avant d’être, une heure plus tard, éconduits par la sécurité de l’ancien ministre. 

Joint au téléphone par nos confrères de Gabon Média Time, la direction générale de la contre ingérence et de la Sécurité militaire a tenu à nuancer, sinon à battre en brèche la version adverse. Bien qu’ayant admis leur présence sur les lieux, le B2 a indiqué avoir pris possession des lieux qu’après « le départ de l’ancien ministre et de ses collaborateurs pour procéder à la récupération des clés. Que si le personnel du cabinet présent au 5ème étage a été prié de quitter le lieu manu militari, cela n’a été fait que dans le but de s’assurer qu’aucune personne ne restait sur les lieux », a-t-on pu lire chez nos confrères. Si deux versions qui s’affrontent dans cette affaire, il n’est pas moins évident que les personnes composants le cabinet du ministère des Mines ont vécu cette intrusion des agents du B2 comme une agression à telle enseigne que d’aucuns se réservent le droit d’ester en justice ses auteurs pour « violence physique et verbale », indique le constat. 

Une situation assez curieuse voire cocasse qui, si pour l’heure ne trouve pas d’explication, inventant tout de même certaines interrogations. Qu’est ce qui peut bien expliquer que le cabinet d’un ministre fraîchement relevé du gouvernement fasse l’objet d’une irruption des agents du B2 ? Que cherchaient les éléments de la Direction générale de la contre ingérence et de la Sécurité militaire au cabinet d’Hervé Patrick Opiangah ? Alors que d’autres ministres ont également été débarqués du gouvernement, pourquoi l’homme d’affaire est-il le seul à avoir fait l’objet de cette procédure un tantinet séditieuse ? De qui viennent les ordres ? Le Directeur du B2 était- informé de la descente de ses agents au ministère des Mines ? Si oui, dans quel but l’a-t-il diligenté ? 

Si pour l’heure ces questions, qui en bon droit se posent, n’ont pas trouvé de réponse, elles invitent toutefois les différentes parties mais encore plus, la Direction générale de la contre ingérence et de la Sécurité militaire, à faire la lumière sur ces évènements. Par ailleurs, une communication officielle du clan de l’ex membre du gouvernement pourrait également être bénéfique afin d’éclairer l’opinion et lui permettre de délier le vrai du faux dans cette affaire qui fait prospérer dans l’opinion plusieurs versions, les unes plus vicieuses que les autres. 

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