Suspicions de Fraude au Concours de Police : les explications « abracadabrantesques » de Serges Hervé Ngoma

La police Nationale apporte des explications peu convaincantes ©montageDépêches 241

Libreville, le 20 janvier 2023 – (Dépêches 241). Ce Lundi 19 Février, la Police Nationale par le biais d’un communiqué lu sur les antennes de Gabon 1ère s’est exprimée sur la polémique relative aux résultats du concours. Si le capitaine de police affectée à la tâche a avancé certains arguments chiffrés notamment, plusieurs d’entre eux semblent frappés du sceau de l’incohérence et de la controverse.  

Sous le feu de la contestation qui couve depuis la publication des résultats du concours d’entrée à la Police, le Commandant en Chef des Forces de Police Nationale, par le biais d’un communiqué lu par un Capitaine, est sorti du bois. Interpellé sur son silence, c’est sur les antennes de la télévision nationale que le patron de la Police a fait le choix de s’exprimer. 

Pour se montrer crédible, le Commandant en Chef de la Police Nationale s’est voulu pragmatique en communiquant de façon scientifique et en prenant appui sur les chiffres. Il ressort ainsi des explications données par le Capitaine qu’au total, ce sont 17771 Gabonais qui ont manifesté le désir de rejoindre les rangs de ce corps. De ces candidatures, seuls « 6717 candidats ont été retenus à l’issue des épreuves écrites et sportives et admis à passer les enquêtes de moralités et ainsi que les examens médicaux », a-t-il indiqué. Que sur ces 6717 candidats, 6206 ont finalement été traités en raison de la non présentation aux examens de 319 d’entre eux. Au terme de l’étude des 6206 dossiers retenus, les enquêtes ont permis de rejeter 4564 pour « faux actes de naissance, faux diplomes, usurpation de la nationalité gabonaise, antécédent judiciaire et comportement incompatibles à l’exercice de la fonction policière », a ajouté le porte-parole  de la Police Nationale. Finalement, seuls 1642 ont été retenus et déclarés admis à intégrer la police nationale. 

Absence d’explication sur 192 places potentiellement non attribuées 

Si le Général Serges Hervé Ngoma , et on doit le lui reconnaître, a eu l’attitude républicaine de communiquer sur la question, il n’est pas moins évident que les chiffres avancés invitent au questionnement en ce qu’ils paraissent présenter des incohérences qui sapent l’effort de communication et de clarification initié par le commandement. 

Le communiqué lu par le porte-parole fait état de l’acceptation sur plus de 17000 candidatures de 6717 dossiers. Desdits dossiers, 6206 ont été retenus car 319 ne se sont pas présentés aux épreuves. Seulement, par une opération de soustraction élémentaire, on se rend compte de la fausseté des chiffres avancés. Car en retirant les 319 absents des 6717 candidatures, il reste 6398 candidats et non 6206 tels qu’annoncé par la Police Nationale. Et en soustrayant les 6206 des 6398, on retrouve 192 places dont on ignore à qui elles ont été affectées ? Que sont devenues ces 192 places ? À qui ont-elles été attribuées ? C’est là un élément d’une particulière gravité qui doit conduire les autorités de la Police Nationale à apporter des clarifications. 

Flou existentiel sur l’origine des candidats repêchés pour le 3e contingent   

Dans la même veine, le commandement a annoncé que les 6206 candidats reçus devraient être complétés par un 3e contingent « repêchés sur la base des notes obtenues à l’issue des épreuves écrites », a-t-il précisé. Dans quel groupe va-t-il aller piocher ces candidats pour compléter et atteindre les 3000 agents demandés par les plus hautes autorités ? Vont-ils les repêcher dans les 11 054 restants des 17771 postulats de départ ou dans les 4564 rejetés pour dossiers incompatibles ?  Pour compléter le gap, la Police Nationale a indiqué repêcher sur la base des notes obtenues à l’issue des épreuves écrites. Va-t-elle donc prendre le risque d’intégrer dans ce corps des personnes inaptes physiquement parce que acceptées sur la seule base des épreuves écrites ? 

Au-delà des interrogations, les éléments précités démontrent le caractère cavalier de la communication faite par le commandant en Chef de la Police Nationale. Une communication qui a mis les personnes à la tête de l’organisation de ce concours devant le miroir déformant de leur fausses certitudes. Une communication qui, in fine, au lieu de rassurer, a davantage jeté le trouble sur l’épilogue de ce concours tout en laissant prospérer les suspicions de fraudes, de tripatouillages et de manipulations faites par l’opinion. 

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