Libreville, le 26 Février 2024 – (Dépêches 241). Que peut-on réellement espérer du CTRI et du Général-Président à sa tête Brice Clotaire Oligui Nguema ? C’est à tout le moins, dans le contexte sociopolitique actuel, la question que l’on peut légitimement se poser au regard de la tournure que prend la transition.
Personne, sinon pas grand monde parmi celles et ceux que la chose politique intéresse au Gabon n’ignorent l’affection et l’admiration que le Président-Général voue au feu Président Omar Bongo sous les ordres duquel il a par ailleurs servi. On dirait même au regard de ses postures et de ses actes politiques qu’il en est nostalgique.
Outre le fait de fonder sa gouvernance sur la volonté du contentement comme le faisait son ancien patron, on constate également de façon de plus en plus claire le retour aux affaires publiques des grands omariens que son propre fils Ali Bongo Ondimba alors Président avait presque tous éconduit. Ils ne sont que trop bien connus tellement le Gabon est une maison de verre. Et qu’on nous rétorque que seuls les imbéciles ne changent pas pour nous donner à comprendre qu’ils peuvent avoir renoncé à leurs magouilles, il restera néanmoins à faire observer que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Dans les faits, pas grand chose n’a réellement changé. L’eau et l’électricité en régularité pour la majorité des Gabonais sont toujours attendues, y compris dans le Grand Libreville. La résorption du chômage des jeunes et la remise de la petite économie entre les mains des nationaux par des mécanismes économiques et juridiques novateurs ne sont pas en reste. Tout pour l’heure, en tout cas, ne laisse entrevoir une réelle volonté de changement paradigmatique.
Un peu partout sur le front social, les choses ne sont obtenues qu’aux termes de remous. On peine en vérité à lire un schéma de gouvernance cohérent. Dans les pratiques, le népotisme, le copinage semblent être la loi directrice. On aurait dit que les militaires au pouvoir manquent de courage pour rappeler les uns et les autres à un minimum d’ordre. Des concours bidouillés, les étudiants privés de leurs bourses, les Gabonais toujours expropriés de leur terre, toutes ces injustices attendent d’être réparées.
Même si on peut reconnaître qu’il y a bien des pourfendeurs de la transition, nombreux tapis dans l’ombre du pouvoir même, reste à dire aussi que le CTRI doit se montrer à la hauteur du défi historique. Il ne doit pas se contenter de reconstituer le Gabon d’avant, celui des Omariens qui n’ont pour bilan que d’être parvenus à plomber le développement de ce pays. Ils ont en devoir de susciter la construction du Gabon qui vient. C’est pourquoi il serait honorable de renouveler les élites gouvernantes, et ce, sur tous les plans.