Libreville, le 5 mars 2024 – (Dépêches 241). Depuis la publication des résultats contestés du concours d’entrée au sein des Force de Police Nationale, le Commandement en Chef bien que foncièrement impliqué dans l’organisation de celui-ci, essuie toutes critiques acerbes et justifiées de l’opinion. Oubliant au passage que le Ministère de l’Intérieur, semble se murer dans un silence inexplicable alors qu’il diligente en qualité de tutelle, ledit concours et qu’ Herman Immongault doit par conséquent, au même titre que Serge Hervé Ngoma Ngoma, répondre des suspicions grossières de fraude qui pèsent sur ce concours.
Depuis près de deux semaines, le Commandant en Chef de la Police Nationale, le Général de Division Serge Hervé Ngoma Ngoma fait face aux contestations véhémentes d’une partie des candidats aux concours de Police et aux critiques acérées de l’opinion depuis l’annonce des résultats dudit concours. Ce dernier, depuis l’émergence de cette polémique, peine manifestement à convaincre et encore moins à rassurer.
Pire, le général de division s’englue dans des approches qui tendent à crédibiliser les insinuations et réprobations faites à son encontre. Selon de nombreux témoignages, et de l’avis même de certains anciens candidats, il se susurre que les résultats de ce concours auraient été tripatouillés, manipulés à souhait, pour faire la part belle aux candidats ayant des parents, amis et connaissances au sein de la hiérarchie des Forces de Police Nationale, laissant une fois de plus sur le bord les candidats « sans parents ». C’est ce que soulève d’ailleurs l’un d’eux. « Beaucoup de recalés du premier tour se retrouvent dans les listes définitives . Comment ont-ils fait ? D’autres qui n’ont même pas composé se retrouvent dans les listes aujourd’hui. Finalement le pays est-il libre ou toujours opprimé ? » , se demande un jeune compatriote recalé dudit concours.
Au lieu d’y apporter des réponses et délier le vrai du faux dans cette affaire, l’opinion a découvert ahurie l’entrée en formation du premier contingent de jeunes ayant pris part au concours alors qu’une enquête diligentée par la Police Himself, ayant débouché sur des sanctions de six officiers et n’ayant pas encore livré ses conclusions a été ouverte. Ces balbutiements du Commandement en Chef seul front, ont presque fait oublier le fait que le Ministère de l’Intérieur est tout comme l’État major de la Police, est au cœur de l’organisation de ce concours. Sinon mieux, à la base de celui-ci.
Quand le 30 juillet 2023, la Police Nationale décide de recruter entre 1000 et 1200 jeunes, c’est bien le Ministre de l’Intérieur du régime déchu qui l’a fait savoir par le biais d’une conférence de presse. Quand le Président de la République, Chef de l’Etat, le Général Brice Oligui Nguema a demandé de faire passer le recrutement de 1200 à 3000 candidats, c’est bien le ministère conduit par Herman Immongault qui a piloté ce concours. Constat fait, la tutelle est donc impliquée autant que le Commandant en Chef de la Police dans l’organisation contestée de ce concours. Pourquoi alors ne s’exprime-t-elle pas ? Hermann Immongault ne se sent-il pas concerné par cette polémique qui salit son département ministériel et dont les accusations sont aux antipodes de la volonté des nouvelles autorités de la Transition ?
Dans la même veine, le communiqué lu par le porte-parole de la Police, il ya quelques jours fait état de l’acceptation sur plus de 17000 candidatures de 6717 dossiers. Desdits dossiers, 6206 ont été retenus car 319 ne se sont pas présentés aux épreuves. Seulement, en retirant les 319 candidats absents des 6717 candidatures, il reste 6398 candidats et non 6206 tel qu’annoncé par la Police Nationale. Et en soustrayant les 6206 des 6398, on retrouve 192 places dont on ignore à qui elles ont été affectées ? Que sont devenues ces 192 places ? À qui ont-elles été attribuées ? Pourquoi le Ministère de l’Intérieur ne se saisit-il pas du dossier ? Son silence est-il complice ?
C’est là une attitude qui intrigue et qui donne surtout à lire de la teneur de la mentalité des personnalités politiques de l’ancien régime repêchées dans la Transition et qui exportent au sein de celle-ci, l’incurie, le désordre et l’inversion qui sous le règne d’Ali Bongo Ondimba, s’étaient érigés en principe de gouvernance. Au Président de la Transition, le Général Brice Oligui Nguema de tirer les enseignements et de constater l’état d’esprit des personnalités avec qui il a décidé de restaurer les institutions.
Ce concours suffit à lui seul à démontrer qu’on est encore dans une République des coquins et coquines….si celà était nécessaire.