Libreville, le 8 mars 2024 – (Dépêches 241). Le Mouvement Priorité Citoyenne (MPC), formation politique créée en 2016 est toujours en attente de la délivrance de son récépissé de déclaration alors qu’elle a déposé en 2018 un dossier complet à l’effet d’obtenir sa légalisation. 7 ans après, la situation juridique du parti dirigé par Guilou Bitsutsu-Guilessen n’a toujours pas changé. Une situation incompréhensible pour le responsable de cette écurie qui s’insurge contre l’immobilisme de la tutelle s’agissant du MPC quand d’autres partis ayant déposé leurs dossiers après le sien sont légalisés çà et là.
Dans le cadre du Dialogue National souverain qui s’ouvrira début avril, plusieurs formations politiques fourbissent leurs armes dans le but d’y participer et d’œuvrer à l’édification du Gabon rénové et restauré. C’est le cas du Mouvement Priorité Citoyenne (MPC) et de son président Guilou Bitsutsu Gielessen, dont la volonté manifeste d’y être se heurte à lenteur administrative du ministère de l’Intérieur.
Créé en 2016, le parti Mouvement Priorité Citoyenne, une année après sa création, a participé dans un contexte de crise post électorale née de la réélection contestée d’Ali Bongo Ondimba, au Dialogue d’Angondjé organisé en 2017 par le parti au pouvoir. Soucieux de faire émerger son parti au sein du landerneau politique gabonais et de faire du MPC, une formation crédible et en phase avec les lois de la République, Guilou Bitsutsu Gielessen a initié en 2018 une démarche administrative visant à légaliser son écurie politique.
Une première initiative infructueuse renouvelée en 2023 sans succès comme l’indique le fondateur du MPC. « J’ai déposé en 2018 un dossier complet. J’ai déposé à nouveau un dossier complet en février 2023. Dès sa prise de fonction, j’ai essayé de rencontrer le nouveau ministre de l’Intérieur sans succès. Aujourd’hui le ministère me redemande de reposer un dossier complet », se désole Guilou Bitsutsu Guilessen qui observe dans le même temps que d’autres responsables politiques obtiennent sans coup férir la légalisation de leur formation politique. « Certains partis politiques ont à peine une déclaration de création qu’ils obtiennent déjà un recipissé. Le ministère de l’intérieur en dehors d’un avis de dépôt ne m’a jamais remis de recipissé de dépôt », ajoute t-il.
Une situation inconfortable, injuste que dénonce le président du Mouvement Priorité Citoyenne, lequel en appelle aux autorités de la transition pour que sa situation soit régularisée afin qu’elle permette à son parti politique de participer au Dialogue National Inclusif. « Comment va-t-on participer au dialogue national prévu en avril quand nos dossiers de légalisation sont en souffrance au ministère de l’intérieur ? J’en appelle aux autorités afin de nous permettre de participer à ce dialogue national », a-t-il conclu.
Si le président de la Transition, Chef de l’Etat a insisté sur la caractère inclusif de ce dialogue, il est important que le gouvernement de la transition incarné par la ministère de l’Intérieur mette tout en œuvre pour matérialiser la parole présidentielle. Le deux poids deux mesures dans lequel semble se vautrer Herman Immongault n’est pas de nature à appliquer les résolutions de Brice Oligui Nguema. Si des partis politiques comme Union Nationale Initiale (UNI) de Paul Marie Gondjout ou encore les Démocrates Libres ont reçu obtenu leurs récépissés de déclaration, il est inconcevable qu’un parti ayant déposé son dossier 7 ans plutôt ne soit toujours pas légal surtout quand on sait qu’en droit, les turpitudes de l’administration ne sont pas imputable aux administrés. Et que par conséquent, l’immobilisme de la tutelle l’expose à des poursuites judiciaires.