Libreville, le 12 mars 2024 – (Dépêches 241). Le CTRI ne serait-il en réalité qu’un zombie politique du Parti Démocratique Gabonais (PDG) ? C’est aujourd’hui une question que l’on peut légitimement se poser au regard de la réalité sociopolitique dans notre pays. Alors que les populations dans leur ensemble s’attendaient à un changement structurel de gouvernance, le constat est tel que tout ou presque dans les méthodes et les agissements est demeuré comme au temps du PDG.
Un Président qui semble déboussolé, dépassé par les exigences de sa fonction, des collaborateurs sans énergie, à telle enseigne que le népotisme et le clientélisme sont à nouveau partout visibles ; l’immunité et le laxisme les règles, et cela du plus bas ou plus haut niveau de la hiérarchie administrative. Sur le front social, le coût élevé du transport urbain et la vie chère ne sont pas en reste. Autant le dire, beaucoup reste à faire pour le CTRI, d’autant qu’il n’est pas jusqu’ici parvenu à marquer sa distinction d’avec le PDG. Dans la forme comme dans le fond, il a tout l’air de n’exister que de façade.
Les faits : les institutions qu’il a ressuscitées sont pour l’essentiel majoritairement truffées de pédégistes et de leurs acolytes. De même en est-il pour les tenants de la haute administration. Mieux, il lui donne quelques six mois seulement après son éviction du pouvoir la latitude de faire injure au peuple gabonais en lui offrant la possibilité de se reconfigurer , de se régénérer avec arrogance et déni, sans même que ses responsables n’aient à rendre des comptes par rapport à leur gestion ultérieure des affaires publiques.
C’est tout ceci qui donne à croire que le CTRI est une institution dirigeante zombie. Car, le propre du zombie est de faire la volonté d’un autre, c’est-à-dire de la personne qui a emprise sur sa volonté. Sinon, qui donc saurait nous expliquer cette impuissance politique des hommes d’armes aussi bien sur le plan physique que symbolique ? En tout cas, plus que l’espoir, le CTRI suscite davantage aujourd’hui des inquiétudes tant ses égarements sont tangibles.
Si des efforts consentis dans l’amélioration du cadre et des conditions de vie des Gabonais sont globalement encourageants, l’enjeu principal de la prise de pouvoir par les militaires à savoir la restauration des institutions connait de nombreux manquements dont il faut du reste et rapidement corriger.