Gabon : silencieux face aux violations de la loi sous Ali Bongo, Nkea Ndzigue s’offusque de la transgression des statuts du PDG 

Francis Nkea Ndzigue, avocat et ministre du président déchu Ali Bongo Ondimba © DR 

Libreville, le 14 mars 2024 – (Dépêches 241). Avocat aguerri et militant assumé du Parti Démocratique Gabonais, Francis Nkea Ndzigue s’est souvent illustré dans le passé  par sa propension à défendre urbi et orbi le régime Bongo-PDG, même lorsque ce dernier violait allègrement les principes probatoires du droit. Aujourd’hui, l’homme de Minvoul s’offusque devant ce qui s’apparente à une violation des dispositions statutaires de sa formation politique, introduisant même une requête en annulation des derniers réaménagements opérés au sein du PDG par des « Camarades » non habilités, selon lui.

La mémoire des gabonais n’a pas oublié qui est Francis Nkea Ndzigue, avocat et hiérarque du Parti Démocratique Gabonais (PDG) et ancien Ministre du despote Ali Bongo Ondimba. Il est notamment l’un des Conseils d’Ali Bongo Ondimba ayant défendu la victoire indéfendable du fils de Joséphine Nkama dans le contentieux électoral de 2016 devant la Cour Constitutionnelle, nonobstant l’absurdité de chiffres du Haut-Ogooué. Si en 2009 il est resté silencieux, à partir de 2016 l’avocat du PDG a participé de façon active à installer l’imposture d’Ali Bongo à la tête de l’Etat, cautionnant les violations perpétrées par le régime qu’il défendait bec et ongles, à la veille du scrutin d’août 2023. 

La dernière en date, et qui aurait fait le lit à l’irruption des militaires dans le spectre de la politique est l’introduction du bulletin unique et inique dans le processus électoral. Cette décision aux conséquences extrêmement graves violait de manière flagrante le principe de la séparation des pouvoirs garanti par notre Constitution, en même temps qu’il transgressait de façon abusive la liberté de vote doctement consacrée par notre code électoral. 

On aurait notamment aimé voir notre juriste émérite capable d’envolées lyriques et juridiques de haute teneur s’offusquer et saisir les instances compétentes quand nuitamment, Marie Madeleine Mborantsuo et les juges constitutionnels, au plus fort de l’Accident Vasculaire Cérébrale d’Ali Bongo ont tripatouillé la loi fondamentale pour y insérer dans la disposition relative à la vacance de pouvoir, l’alinéa de « l’indisponibilité temporaire ». Une gymnastique juridique qui a permis au Président déchu de conserver le pouvoir et d’asseoir au sommet de l’Etat, une imposture qui a conduit les militaires par patriotisme à prendre le pouvoir. Paradoxe tout à fait saisissant. 

L’opinion s’interroge donc sur l’inédite prise de conscience de Francis Nkea Ndzigue devant les violations du droit observées dernièrement au sein de sa famille politique, ainsi que sur la sincérité de sa démarche qui continue de surprendre, quand on sait la verve, la malice et l’énergie qu’il a souvent déployées à défendre les errements du système Bongo-PDG. Une attitude qui laisse à penser que pour Francis Nkea Ndzigue, le PDG est plus important que le Gabon vu qu’il défend le premier et participe au délitement du second.

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