Libreville, le 14 mars 2024 – (Dépêches 241). Depuis son éviction du pouvoir, le Parti Démocratique Gabonais (PDG) connaît plusieurs tribulations, touchant au premier chef les deux principaux responsables de cette formation politique que sont Steeve Nzegho Dieko, ancien Secrétaire Général et Ali Bongo Ondimba, Distingué Camarade Président, tous deux ayant maille à partir avec la justice et assignés à résidences surveillées. Cette Situation a ouvert les grandes manœuvres au sein du PDG, conduisant même à la radiation définitive des effectifs du Parti de Marie Joséphine Nkama, la mère d’Ali Bongo, sans aucune forme de procès, c’est cela le plus grave, en violation des dispositions statutaires du Parti.
Depuis le 30 août dernier, encore plus depuis quelques semaines, les Gabonais assistent à des inédits bruissements au sein du Parti Démocratique Gabonais (PDG), ex Parti au pouvoir. En effet, depuis qu’il a perdu le pouvoir et que ses premiers responsables ont des démêlés avec la justice gabonaise, le Parti des masses était confiné à l’inaction et à l’immobilisme, toute chose qui aurait poussé certains hiérarques de cette formation politique à prendre les choses en main, en procédant notamment à de profonds réaménagements, et en radiant définitivement des effectifs la « Camarade » Marie Joséphine Nkama, en violation flagrante des procédures prévues par les statuts et règlements du Parti.
Selon un hiérarque du Parti Démocratique Gabonais et ancien membre de la Commission Permanente de Discipline contacté par notre rédaction, « cette radiation de la Camarade Marie Joséphine Nkama s’est faite en violation flagrante des dispositions statutaires du Parti », a-t-il laissé entendre, avant de poursuivre « elle aurait dû être notifiée par la Commission Permanente de Discipline pour une audition, et aussi pour lui dire les griefs qui lui sont reprochés » , a-t-il ajouté.
Le hiérarque qui a requis l’anonymat a affirmé avec assurance que : « Si la procédure avait été respectée, une proposition de sanction aurait été soumise au Secrétaire Général pour appréciation. Si la Commission reçoit l’aval du SG, la décision de sanction aurait été notifiée à la Camarade incriminée pour prendre effet à partir de la date de sa signature. Le militant jouit cependant d’un droit de recours auprès du SG si c’est une sanction mineure, ou auprès du DCP s’il s’agit d’une exclusion » , a-t-il conclu.
Au regard des explications de cet ancien membre de la Commission Permanente de Discipline du PDG, et de la situation des deux principaux responsables du Parti seuls habilités à apprécier ce type de cas, des interrogations légitimement se font jour. Qui aurait donc acté la décision de radiation de la mère d’Ali Bongo Ondimba du Parti ? Pourquoi Marie Joséphine Nkama n’a-t-elle pas à ce jour été notifiée des griefs qui lui sont reprochés ?
A-t-elle été convoquée puis notifiée comme le commandent les dispositions statutaires du Parti ? Pire, est-il une seconde imaginable qu’Ali Bongo ait présidé une réunion dont l’un des objets était la radiation définitive de sa mère des effectifs du Parti fondé par son père ? Si oui, pour quelles raisons l’aurait-il radiée ? Autant des questions qui, sans réponses, peuvent établir le caractère illégal et fallacieux de cette décision rendue publique par l’organigramme provisoire du PDG.
Une situation qui, en outre, ouvre la boîte de pandore de la question sur la légitimité de cet organigramme faisant d’Angélique Ngoma la nouvelle Secrétaire Générale de l’ancien Parti au Pouvoir. Quid du nouvel organigramme ? N’est-il pas possible de raisonnablement le remettre en cause aujourd’hui ? Si ledit organigramme a pu rendre publique une décision n’émanant peut-être pas du Distingué Camarade Président, pourquoi ne consacrerait-il pas un bureau provisoire frappé du sceau de l’imposture qui préalablement n’aurait pas été validé par Ali Bongo Ondimba himself ? La question reste entière et ouverte.
