Libreville, le 19 mars 2023 – (Dépêches 241). Lors de son passage à l’émission les Grands Dossiers sur les antennes de Gabon 1ère, le dimanche 10 mars 2024 dernier, la Ministre de la Réforme des Institutions, Murielle Minkoue épouse Mintsa, confirmait ce que plusieurs acteurs politiques et de la société civile dénoncent vigoureusement depuis la publication du décret portant convocation et organisation du Dialogue National Inclusif d’avril prochain, à savoir la participation illégitime de nombreux partis politiques à cette rencontre, sans préalablement apporter leurs contributions.
En lançant un appel à contribution au Dialogue National Inclusif le 2 octobre dernier, le Gouvernement de la Transition, dirigé par Raymond Ndong, donnait l’occasion à toutes les forces vives de la Nation sans distinction de classe, de région et de sexe, de prendre une part active à cette rencontre historique qui se profile pour le pays, sous réserve préalablement de déposer sa participation dans les délais impartis.
À ce sujet, répondant à une question de nos confrères de Radio France Internationale (RFI) sur le bilan des contributions des partis politiques à la future concertation nationale, le membre du Gouvernement avait indiqué que « seuls 59 partis sur une centaine ont contribué à l’appel au dialogue », pouvait-on l’entendre dire. Toute chose qui dénote du peu d’intérêt et de considération pour de nombreux partis politiques du Dialogue National Inclusif d’avril prochain. Une rencontre hautement importante pour le devenir de notre Nation mais qui étrangement, ne suscite aucune émulation chez certaines formations politiques finalement peu enclines à apporter leur pierre à l’édification du nouveau Gabon.
Seulement, à la lecture du décret n°0115/PT/PR/MRI du 8 mars 2024 portant convocation et organisation du Dialogue National Inclusif, notamment au chapitre II en son article 4, 104 partis politiques légalement reconnus y sont conviés, alors que seuls 59 auraient déposé leurs contributions.
Dès lors, des questions légitimes se posent donc dans l’opinion. Murielle Minkoue va-t-elle prendre la liberté de convoquer une quarantaine de formations politiques ayant clairement affiché un souverain mépris pour le dialogue, en refusant fermement d’apporter leurs contributions dans les délais impartis par le Gouvernement ? Quelle légitimité doit-on accorder à ces formations politiques qui ne sont pas senties dans l’obligation de penser pour leur pays ? Que peut bien venir raconter un parti politique au Dialogue alors qu’il n’a rien à proposer ? Quelle idée, quelle vision, quel projet peut-il impulser quand d’un parti politique il n’y aucune émanation intellectuelle et constructive ? Les places illégitimement accordées à ces partis politiques, ne peuvent-elles pas échoir à une autre catégorie de la société? Vont-ils simplement comme sous le règne d’Ali Bongo venir se partager les prébendes ?
A quelques jours du début de cette messe globalement contestée, le gouvernement Ndong Sima accumule des incohérences qui cachent très difficilement leur incapacité à diriger et à préparer un tel évènement. Des faits qui révèlent surtout, le choix peu inspiré du Président Général Brice Clotaire Oligui Nguema d’avoir confié l’organisation de ce dialogue au gouvernement en lieu et place des comités indépendants.