Grande Loge du Gabon: Les loups se mangent-ils désormais entre eux ?

 Lin Mombo aurait perdu de son influence au sein de la Grande Loge du Gabon sous la présidence de Jacques Denis Tsanga © DR montage de 2 images Gabonreview

Libreville, le 23 avril 2024 – (Dépêches 241). Installé dans les fonctions de Grand Maître de la Grande Loge du Gabon (GLG) en remplacement d’Ali Bongo Ondimba, l’ex Président de la République, Jacques Denis Tsanga aurait entamé depuis quelques semaines une purge au sein de la GLG. Selon les informations du magazine Afrique Intelligence, le Gouverneur de la province du Haut-Ogooué aurait fait fermer plusieurs obédiences fréquentées par des pontes de l’ancien régime. 

La destitution d’Ali Bongo Ondimba a occasionné de nombreux bouleversements aussi bien dans le landerneau politique que dans certaines sphères ésotériques. Ainsi, Jacques Denis Tsanga, Gouverneur de la province du Haut-Ogooué qui a pris les rênes de la Grande Loge du Gabon, a-t-il initié selon les informations du magazine Africa Intelligence, une véritable purge au sein des différentes obédiences maçonniques du pays, à telle enseigne que ce dernier n’a pas hésité pas à mettre en déroute certains très proches collaborateurs du Président déchu. 

Le magazine précité nous apprend notamment que le nouveau patron de la GLG aurait suspendu les activités de plusieurs obédiences fréquentées par des figures de proue de l’ancien régime. « Le Gouverneur du Haut-Ogooué, en lien avec la Grande Loge Nationale Française, a ainsi suspendu les activités de cinq “concordats”, la plupart liés à des loges situées aux États-Unis : le Grand Conclave de l’Ordre du Moniteur Secret, du Grand Conseil des Grades Maçonniques alliés du Gabon (dirigé par Alex Bongo, demi-frère du Président déchu Ali Bongo), le Grand Conseil Cryptique du Gabon, le Grand Conclave Impérial du Golfe de Guinée et, enfin, des Chevaliers templiers », a-t-on pu lire. 

Parmi les concordats suspendus par Jacques Denis Tsanga, celui des Chevaliers Templiers interpelle à bien des égards. Il s’agit en effet d’un rite impulsé par Lin Mombo, un des cadres et grand maître de la Grande Loge du Gabon, au côté d’Ali Bongo du temps de sa présidence. Il se susurre que l’époux de l’ancienne Présidente de la Cour Constitutionnelle serait entré en dissidence avec le nouveau bureau de la Grande Loge du Gabon conduit par le Gouverneur de la province du Haut Ogooué. 

Il faut dire que l’ancien Directeur de Général de l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes (ARCEP) avait fait de ce rite « un outil d’influence après avoir  obtenu le parrainage du Grand Maître des Chevaliers de Californie, David Joseph Kussman en 2002 », nous apprend notre confrère Gabon Média Time. Très influent sous Ali Bongo Ondimba, le rite des Chevaliers Templiers comptait en son sein « une quarantaine de francs-maçons, souvent liés au Parti démocratique gabonais, et représentatifs de l’arrière-ban du monde des affaires et politique de Libreville », ajoute le média. A la tête de ce rite, Lin Mombo était secondé par Arthur Bongo, un autre demi-frère d’Ali Bongo, accompagné par Raoul Ovono Abessolo ou encore Pierre Moïse Mba, Directeur du Conseil Gabonais des Chargeurs. Tous des proches parmi les proches de l’ancien Chef de l’Etat.

Outre Alex Bernard Bongo et Lin Mombo, Jean François Ndongou ancien Ministre d’Omar Bongo et actuel Président de l’Assemblée Nationale de Transition, aurait également vu les activités de son obédience suspendues par la nouvelle équipe dirigeante de la Grande Loge du Gabon. Le tout, quelques mois après la démission aux relents d’exclusion de Maixent Accrombessi, ancien Directeur de Cabinet d’Ali Bongo Ondimba. De quoi laisser prospérer l’hypothèse selon laquelle une guerre des chefs aurait actuellement cours entre les frères de lumière. Une bataille sans merci dans laquelle les plus forts écraseraient les plus faibles.

Après avoir été victime d’un coup d’Etat à la tête du pays, puis de son Parti politique comme le laissent entendre certains cadres du PDG, Ali Bongo Ondimba serait-il aussi victime d’un coup d’Etat au sein de la Grande Loge du Gabon ? La question en bon droit mérite d’être posée au regard de tous ces réaménagements qui tendent à éloigner ou exclure les plus proches collaborateurs du fils d’Omar Bongo Ondimba du directoire de la GLG. 

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