Mesure contre les Partis Politiques: une recommandation intellectuellement puérile pour donner satisfaction aux émotions populaires 

Au regard de plusieurs recommandations qui font le lit à l’injustice, à la désunion, à l’exclusion et la catégorisation, Murielle Minkoue et les commissaires n’ont pas été à la hauteur du défi historique de ce Dialogue National ©ComPrésidentielle

Libreville, le 6 mai 2024 – (Dépêches 241). Pour beaucoup d’entre nous, Gabonaises et Gabonais, la résolution de suspendre le Parti Démocratique Gabonais (PDG) de toute activité pendant trois ans a été accueillie avec joie. Car, à nos yeux, ce groupement politique est celui qui a mené le Gabon et son peuple à la perte, notamment sous la gouvernance d’Ali Bongo Ondimba. 

Mais, quitte à aller à l’encontre de tous ceux-là, et même celles et ceux qui parmi les intellectuels tentent sur les plateaux de télévisions de justifier cette mesure, disons que cette résolution est intellectuellement puérile et moralement injuste. Car, ce faisant, ils ont résolument oublié l’essentiel du problème en œuvrant même à la résurrection du PDG. Et si des populations, sans vouloir faire injure à personne, on peut avancer qu’elles pensent mal, voire qu’elles ne pensent pas, on ne peut en dire autant des experts et autres intellectuels qui étaient de la partie. 

Suspendre le PDG et ses alliés au prétexte qu’ils sont pleinement responsables de tous les maux dont souffre notre pays sur le plan social et économique, de l’avis d’une part importante de l’opinion, ne peut relever que du calcul politique. C’est pourquoi cette décision est intellectuellement puérile. Il s’agit selon toute vraisemblance pour le Général-Président de donner satisfaction aux émotions populaires tout en préservant la possibilité de faire travailler certains pédégistes et même le logiciel tout entier de leur Parti à sa propre cause. Ce qui dans les faits est politiquement habile, mais moralement injuste.

Un calcul  politique dont l’ambition est de donner vie et crédit aux anciens PDGistes 

Des tenants du pouvoir et des intellectuels qui les conseillent, on aurait espéré un peu mieux sur ce point. Non pas qu’ils se précipitent à suspendre le PDG, mais qu’ils lui exigent des comptes ne serait-ce que pour le temps du règne d’Ali Bongo au nom du peuple et de son droit à comprendre. Car, s’il y a remise en cause, c’est bien que certains sont responsables et méritent pour cela de rendre des comptes non ? Hélas, personne ne semble préoccupé par un tel débat. Les uns et les autres se complaisent. 

Il nous reste à constater et à faire constater que la suspension du PDG actée par le Dialogue National Inclusif cache mal la volonté du pouvoir actuel a ressusciter son PDG, c’est-à-dire, à redonner vie et crédit aux pédégistes qui n’étaient plus de connivence avec ceux aux affaires du temps de la «Young team». Après tout, la lucidité nous oblige à comprendre que le PDG est bien plus qu’un  Parti politique. C’est une culture dont est issue notre élite politique. Suspendre le PDG n’est rien puisque ceux qui gouvernent sont eux-mêmes pour les plus grands, des filles et des fils de ce Parti. Beaucoup même jusqu’à présent y sont toujours adhérents. C’est à croire que le jeu de dupes continue. Allons-y seulement dire à nos jeunes… 

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