Libreville, le 24 mai 2024 – (Dépêches 241). Près d’un mois après la fin du Dialogue National Inclusif d’Angondjé, les recommandations formulées par la commission politique continuent de susciter tant de remous et incompréhensions au sein de l’opinion publique gabonaise, principalement celles interdisant les Bi-nationaux d’accéder à certains postes importants de l’appareil étatique.
Doit-on exclure les Bi-nationaux de toutes les équipes nationales des Panthères du Gabon ? C’est la question que l’opinion est en droit de se poser aujourd’hui, au regard des recommandations aux relents iniques sécrétées par la commission politique du dernier Dialogue National Inclusif. En effet, en préconisant d’écarter les citoyens Gabonais ayant un parent étranger, les contributeurs de la commission politique ont ouvert une infinité de possibilités y compris les plus discriminatoires et les plus iniques.
« Sur les conditions pour être nommé à la tête des ministères dits de souveraineté ( Défense, Intérieur, Justice, Affaires étrangères, Budget) : « être marié (e) à un (e) Gabonais (e) d’origine », « être Gabonais de père et de mère », peut-on lire dans le rapport final des travaux de la commission politique. Disons-le clairement, si être nommé à la tête d’un Ministère dit de souveraineté relève d’un privilège et fait du promu un ambassadeur du pays, être appelé au sein de la sélection nationale du Gabon constitue également un privilège et fait tout aussi du joueur sélectionné un ambassadeur du pays.
Car, faut-il le rappeler, la sélection nationale de football est un symbole de souveraineté. Souveraineté qui se donne à observer par deux actes emblématiques réalisés à chaque fois qu’une sélection est appelée à compétir au nom de la Nation. Il s’agit du drapeau national hissé avant chaque rencontre et de l’hymne nationale qui est exécuté dans le même contexte.
Ainsi posé, il convient en conséquence de préciser que si ces recommandations de la commission politique du Dialogue National Inclusif d’avril dernier sont appliquées, il faudrait logiquement songer à écarter les Bi-nationaux de nos différentes sélections nationales des Panthères. Des joueurs de la trempe de Pierre Emerick Aubameyang, Denis Bouanga, Jim Allevinah, Antony Oyono, Mario Lemina, Kanga Guelor, Baboue Bocoum pour ne citer que ceux-là doivent être exclus de la sélection nationale les Panthères du Gabon.
Toute chose qui pourrait faire le lit à de graves déviances et avoir des conséquences incalculables sur la vie de la Nation. Vivement que les membres de la future Constituante prennent suffisamment de hauteur pour ne pas laisser prospérer dans la nouvelle Loi fondamentale ces recommandations aux relents d’exclusion et de discriminination.
