Libreville, le 31 mai 2024 – (Dépêches 241). Moins d’une semaine après sa comparution devant la Cour criminelle spéciale de Libreville, Brice Laccruche Alihanga, ancien Directeur de Cabinet d’Ali Bongo Ondimba est de nouveau à la barre ce matin dans l’affaire SOGARA, en dépit de son état de santé extrêmement fébrile. Accusé d’avoir distrait des fonds de ladite société sans qu’aucun élément de preuve matérielle l’accablant n’ait été fourni, BLA doit se défendre aujourd’hui face à la trahison d’un de ses anciens lieutenants, en la personne de Noël Mboumba, qui avait au cours d’une conférence de presse affirmé lui avoir remis la somme de 4 milliards de FCFA.
Sans aucun ménagement, Brice Laccruche Alihanga, malgré une santé désormais chancelante liée à son cancer colorectal, est de nouveau invité à se présenter à la barre ce matin dans l’affaire SOGARA, où il est accusé par Noël Mboumba d’avoir indûment reçu la somme de 4 milliards de nos francs. Dans cette affaire, Noël Mboumba, ancien Directeur de la SOGARA avait affirmé lors d’une conférence de presse donnée en mars 2020, qu’il reconnaît avoir détourné la somme de 1 milliard de francs CFA et d’avoir remis la somme de 4 milliards à l’ancien Directeur de Cabinet d’Ali Bongo Ondimba.
Ce qui surprend dans cette affaire aujourd’hui, c’est de faire comparaître Brice Laccruche Alihanga devant la Cour criminelle spéciale dans un dossier où il semblerait qu’aucun élément de preuve factuelle n’a jamais été apporté. Ni chèque, ni virement bancaire, aucune trace n’ait été présentée à la justice gabonaise sur cette affaire.
Quel sort attend le principal accusateur de BLA, Noël « Iscariote » Mboumba ?
Au-delà des considérations portées sur la personne de Brice Laccruche Alihanga, il est à relever sa dignité face aux nombreuses tribulations qu’il traverse depuis son incarcération en fin d’année 2019, mais surtout le respect et la considération qu’il continue de témoigner à la justice gabonaise, car même affaibli par un cancer du côlon, l’ancien Directeur de Cabinet d’Ali Bongo a tenu à se présenter une deuxième fois en l’espace d’une semaine à la barre.
Quant à son ancien collaborateur, Noël Mboumba, son principal accusateur dans cette affaire, les gabonais s’interrogent aujourd’hui sur le sort qui lui serait réservé, lui qui avait publiquement reconnu avoir détourné la somme de 1 milliard dans ce dossier. « Des faits qui me sont reprochés, je tiens à préciser à l’opinion que j’ai reconnu avoir exécuté des instructions malveillantes de la part des personnes qui ont profité de leurs positions dominantes, pour me conduire à poser des actes contraires à la loi », avait-il déclaré.
On ne peut pas faire plus claire, Noel Mboumba reconnaît clairement avoir détourné des milliards de façon intentionnelle, en ayant là clairement conscience que l’acte ou les actes qu’il posait étaient contraires à la loi bien que selon lui, ils lui auraient été demandés par des personnes hiérarchiquement plus importantes que lui. À charge pour ce dernier désormais, de donner les identités des personnes dont il était sous l’autorité au moment de la consommation de ces actes criminels.
Les yeux de l’opinion sont désormais rivés vers l’épilogue de cette affaire qui donnera un peu plus une idée précise sur le renouveau du système judiciaire gabonais.
