Attaque du QG de Jean Ping: témoin oculaire et patron de la justice, Gondjout étrangement silencieux ?

L’actuel ministre de la Justice de la Transition et ancien opposant ne semble pas disposé à oeuvrer pour la manifestation de la vérité dans l’affaire de l’attaque du QG ©DR

Libreville, le 13 juin 2024 – (Dépêches 241). La chute du système Bongo-PDG au pouvoir pendant près de six décennies a fait naître au sein de la population Gabonaise de gros espoirs. Espoir de voir enfin la justice être rendue aux nombreux martyrs d’un système qui n’a brillé que par l’oppression, la dictature, les emprisonnements politiques, mais surtout espoir de voir la justice être rendue à propos de l’attaque sanglante du QG de campagne de Jean Ping, dans la nuit du 31 août 2016 à Libreville. Seulement, 8 ans après, même avec un nouveau Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, par ailleurs témoin oculaire de ce moment d’horreur, aucune instruction n’a été ordonnée pour établir les responsabilités des uns et des autres dans cette affaire.

Si le Gabon vit au rythme du multipartisme politique depuis la conférence nationale de 1990, les élections dans ce pays, principalement les présidentielles, étaient souvent marquées par de vives tensions. Souvent perceptibles et dénoncées à la veille de chaque scrutin présidentiel, ces tensions se matérialisaient régulièrement par des vives contestations qui étaient sévèrement réprimées par les Forces de Défense et de Sécurité.

Le pic de l’inimitié politique a été atteint en août 2016, à la faveur de l’élection présidentielle. Alors que les partisans du candidat Jean Ping, y compris Paul-Marie Gondjout, actuel Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, étaient réunis au sein et aux alentours de son QG de campagne, des éléments des Forces Armées Gabonaises lançaient un violent assaut sur les lieux, provoquant des pertes en vies humaines. Une première dans le pays.

Étrange inaction du Garde des Sceaux, pourtant témoin oculaire de cette nuit d’horreur 

Avec l’arrivée de Paul-Marie Gondjout à la tête du Département de la justice, les victimes de cette barbarie du régime déchu entretenaient l’espoir de voir enfin des instructions ouvertes, à l’effet d’établir les responsabilités de chacun dans ce dossier encore trop largement ignoré. Tout se passe aujourd’hui comme si l’actuel Garde des Sceaux, pourtant témoin vivant de cette barbarie, aurait décidé de faire tomber dans l’oubli cet épisode sombre de l’histoire politique du Gabon.

Les familles des victimes dont l’enthousiasme s’étiole quotidiennement, s’interrogent clairement sur l’attitude du Ministre de la Justice à propos de ce dossier. Pourquoi Paul-Marie Gondjout est-il si atone sur cette affaire ? Que lui manque-t-il pour ouvrir des instructions ? N’est-il pas le réel Patron du Département justice ? Est-il tenu en lanières au point d’être incapable de prendre toute initiative sur ce dossier ? Ou se cache-t-il simplement derrière le pernicieux principe de la solidarité gouvernementale ? 

Des questions qui continuent d’attendre des réponses au sein de l’opinion publique. 

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