Affaire DGBFIP: l’exhumation malsaine du tribalisme et de l’Obangame de complaisance  

L’infortune de l’ancien DGBFIP a fait émerger chez plusieurs compatriotes leurs relents de tribalisme et chez les Fangs une réaction à un Obangame de complaisance © DR

Libreville, le 24 juin 2024 – (Dépêches 241). Les réactions suscitées par la mise à l’écart de ses propres frères par le Président de la transition, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema indique à l’évidence que la problématique du tribalisme reste toute entière dans notre pays.

Les réactions des uns et des autres sur les réseaux sociaux le prouvent. De fait, il s’est ouvert à ce sujet depuis quelques jours comme une guerre qui ne finit pas d’enfler sur les réseaux sociaux. D’un côté, certains compatriotes issus d’autres groupes sociolinguistiques qui sans retenus stigmatisent les Fang, en arguant notamment que ceux-ci depuis l’arrivée au pouvoir d’un de leurs n’ont d’autres ambitions que de s’enrichir sur le dos de l’État,  quitte à reproduire les manières de l’ancien régime. 

De l’autre côté, la communauté, notamment certains issus de la province du Woleu-Ntem d’où est originaire le Président qui ne désarme pas. Leurs réactions et leurs arguments sur les réseaux sociaux en disent long. Beaucoup parmi eux préfèrent encore faire valoir les idées d’un autre temps portés par une solidarité mécanique: « Mintsa mi Nguema est un intellectuel » ; « Aurélien est un homme très gentil » ; « et quand les Bongo faisait ça où étiez vous », « soutien total à Aurelien Mintsa mi Nguema, Obangame un jour, Obangame toujours » etc. 

Cette approche donne à voir dans sa manifestation, une sorte d’Obangame de complaisance et de cupidité. Une valeur de solidarité et de protection propre au pays Fang, galvaudée hélas à des fins partisanes, personnelles et mercantiles. En Afrique du Sud, il y’a eu l’Ubuntu, mais la différence entre les deux réside dans le fait que les Sud- Africains, l’ont nourri de valeurs nobles quand certains compatriotes, dans cette affaire, ont perverti l’Obangame en l’éloignant des valeurs d’union et de solidarité pour l’établir dans un effort frénétique vers la cupidité qui fait le lit douillet au tribalisme sans vergogne. 

Mais sachons raison garder. Car, tout cela à dire vrai est impertinent et ne grandit pas la Nation gabonaise vu que dans le cas d’espèce, il ne s’agit aucunement de tout ça. Il s’agit au contraire de s’obliger à constater que certains, parmi les plus brillants d’entre nous sont également ceux qui participent le mieux à la déchéance de notre pays par leur manque d’éthique et de patriotisme. L’Obangam est d’abord et avant tout un cri d’unité et de solidarité, un cri de justice et d’égalité. C’est n’est nullement une valeur guidée par l’égoïsme et la cupidité. Une cupidité qui vire à la gloutonnerie. 

Que les ressortissants de la communauté Fang soient, selon certains, parmi les plus intelligents ou les plus dynamiques que compte notre pays, n’est pas le débat. Ceux qui polémiquent sous fond de tribalisme sont hors-sujet. Ils auraient pu regarder autrement les choses. Aurélien Mintsa Mi Nguema à beau être un Fang supposément brillant, qui plus est  frère du Président, il n’est pas moins un Gabonais. Et que le Président décide de le mettre de côté ne doit en rien susciter tant de vagues. Servir l’Etat implique ce minimum de courage, surtout dans la situation actuelle où tout est à refonder.

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