Libreville, le 22 août 2024 (Dépêches 241). Après sa tournée initiée dans le Woleu-Ntem où il a écumé villages, cantons et districts pour demander aux populations de voter massivement pour le OUI au futur référendum, Marc Ona Essangui, troisième Vice-président du Sénat de Transition est de nouveau sorti du bois. S’exprimant sur Radio France Internationale (RFI) ce mardi 20 août au sujet de certaines résolutions du Dialogue National Inclusif d’avril dernier, l’ancienne figure de proue de la société civile gabonaise a clairement indiqué que « Les pouvoirs du Président, il faut les atténuer avec des contre-pouvoirs », au risque de sombrer dans un hyper-présidentialisme ou l’Exécutif échapperait à tout contrôle parlementaire.
Activiste, ancienne égérie de la société civile gabonaise libre, Marc Ona Essangui avait depuis peu perdu de sa verve dénonciatrice, notamment depuis sa nomination au prestigieux poste de troisième Vice-président du Sénat de Transition. Pire, il s’est récemment vautré dans une démarche incohérente, appelant ses compatriotes à voter en faveur du OUI, pour un projet constitutionnel dont il n’a pas encore la teneur.
Ce mardi 20 août 2024, c’est donc un Marc Ona Essangui quelque peu retrouvé, en accord avec ses convictions d’antan qui s’est exprimé sur Radio France Internationale (RFI) au sujet de certaines résolutions du Dialogue National Inclusif d’avril 2024. Interrogé sur la recommandation qui vise à supprimer le poste de Premier Ministre et de renforcer les pouvoirs du seul Président de la République, le Fondateur de l’ONG Brainforest livré son avis.
Au sujet des pouvoirs ultra concentrés sur le futur Président de la République, il a d’abord laissé entendre qu’« il faut les atténuer avec des contre-pouvoirs », avant de relever que « ce sont les contre-pouvoirs bien élaborés qui font en sorte que le système – quelle que soit sa nature – puisse bien fonctionner, et nous sommes en train de nous battre pour que les contre-pouvoirs soient aussi forts que le pouvoir Exécutif, qui a toujours été présenté comme un pouvoir extrêmement fort », a-t-il conclu sur cette question.
Une sortie qui fera certainement des émules au sein de la sphère présidentielle, peu rompue à s’accommoder aux sons de cloche différents. Espérons que Marc Ona Essangui et ses anciens compagnons de lutte d’hier, travaillent véritablement à l’érection de ces contre-pouvoirs, qui permettraient d’éviter certains abus de l’Exécutif, comme c’était le cas sous l’ancien régime.
Très juste, il faut des institutions fortes exerçant des contre pouvoir à l’exécutif.