Code électoral: jugé menaçant pour la démocratie, le mouvement « Référendum,  je vote NON » dépose une requête à la CC pour exiger sa réécriture

Victor Mouangue Mbandingue et plusieurs de ses compagnons après avoir déposé leur requête auprès de la Cour Constitutionnel ©DR

Libreville, le 24 août 2024- (Dépêches 241). Des gabonais réunis au sein du mouvement « Référendum: je vote NON » ont dernièrement déposé une requête auprès de la Cour Constitutionnelle de Transition, pour fustiger les dispositions très controversées du Code électoral N°29 Ter, promulgué le 06 août dernier par le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. En toile de fond de leur dénonciation: la crainte d’un processus électoral extrêmement vicié et opaque qui pourrait nous renvoyer aux origines les plus sombres du Parti unique et qui plomberait tous les acquis démocratiques si chèrement acquis par le passé.

Alors que le pays se réveille progressivement des festivités liées au 64ème anniversaire de son indépendance, l’actualité politique n’a pas tardé à reprendre. Dernièrement, le mouvement « Référendum : je vote NON » s’est rendu à la Cour Constitutionnelle de Transition, à l’effet de déposer une requête pour exiger la réécriture du nouveau code électoral, jugé menaçant pour la démocratie et le pluralisme politique.

Le mouvement « Référendum : je vote NON » pointe un certain nombre de dispositions du nouveau code électoral, notamment les articles 19, 20, 21 et 22 qui consacrent un processus électoral vicié et opaque. Ces compatriotes estiment que confier l’organisation des futures élections au seul CTRI via son Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, constitue une dérive autoritaire qui pourrait conduire à toutes sortes de manipulations et de tripatouillages. 

Pire, l’article 19 de ce code électoral nouveau prévoit l’incinération de tous les bulletins de vote après les opérations de dépouillement des urnes. Cette mesure qualifiée par le mouvement comme une « dissimulation organisée » est perçue comme une tentative de tuer toute future contestation politique, en faisant disparaître les preuves en vue d’un éventuel contentieux post-électoral.

Le mouvement « Référendum: je vote NON » et une certaine opinion publique gabonaise attendent désormais que la Cour Constitutionnelle de Transition se positionne en véritable garant des lois et en défenseure de la démocratie, en exigeant notamment la réécriture des articles mis en cause du code électoral nouveau, mais surtout en rendant inclusif le processus électoral en faisant participer toutes les forces vives de la Nation, seuls gages des élections démocratiques, libres, transparentes, crédibles et apaisées promises par le CTRI lors de son arrivée au pouvoir.

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