Assemblée Constituante: quid de la légitimité de ces Parlementaires adeptes du «OUI» qui vont travailler sans impartialité ? 

Comment Marc Ona Essangui un des Parlementaires adeptes du «OUI» va t-il travailler et siéger pendant cette constituante ? ©MontageDépêches

Libreville, le 11 septembre 2024 – (Dépêches 241). Dès ce jeudi 12 septembre 2024, le Parlement est convoqué en Congrès Constituant pour examiner avant adoption le projet de la future Constitution du Gabon. Au moment où les travaux s’apprêtent à démarrer, des inquiétudes légitimes se font jour au sein de l’opinion, au regard de la probable implication dans les travaux des parlementaires qui, il y a encore quelques jours seulement, appelaient déjà à voter pour le OUI, alors même qu’ils n’étaient pas en possession dudit projet constitutionnel, alors même qu’ils ne dominaient pas déjà son contenu. Une approche qui pourrait considérablement entacher la crédibilité et la sincérité desdits travaux qui vont s’étendre sur 10 jours.

L’annonce a été faite ce mercredi 11 septembre 2024, au matin. Du 12 au 22 septembre prochain, les deux chambres du parlement de Transition vont se muer en Congrès Constituant, le temps d’une dizaine de jours, à l’effet d’examiner avec soins et minutie, mais surtout avec la rigueur, l’objectivité et l’impartialité qu’exige l’esprit patriotique et républicain de ce moment charnière de l’histoire politique et institutionnelle du nouveau Gabon rêvé par tous.

Si les passions et les clivages de tous genres doivent éviter de donner lieu à des positions rigides et extrêmement tranchées, les inquiétudes et des réserves légitimes semblent naître cependant du côté de l’intégrité, de la probité, de l’objectivité et de l’impartialité de plusieurs membres de cette assemblée constituante. En effet, il y a peu, plusieurs de ces parlementaires qui feront vraisemblablement partie de ce Congrès Constituant, étaient déjà en campagne dans leurs villages, cantons et districts, à l’effet d’inciter les populations à opter pour le OUI au futur référendum constitutionnel, alors qu’ils ne possédaient même pas encore la mouture dudit projet.

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Le cas le plus emblématique de cette situation est celui de Marc Ona Essangui, 3ème Vice-président du Sénat de Transition, qui a récemment effectué un périple dans sa province natale, en compagnie d’autres parlementaires, pour battre activement campagne pour le OUI auprès des populations locales, alors même que le projet de Constitution n’avait pas encore été remis officiellement au Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema.

L’opinion en vient à se poser des questions certes d’une admirable banalité, mais d’une pertinence avérée. En effet, qui pourrait croire aujourd’hui à l’impartialité et à l’objectivité de tous ces Parlementaires qui ont récemment incité les populations à voter massivement pour le OUI au référendum constitutionnel à venir, alors même que le projet constitutionnel ne leur avait pas déjà été transmis ? Comment peut-on objectivement et avec sincérité examiner, analyser et critiquer un texte que l’on a naguère appelé à soutenir ou à voter aveuglément ? 

Les questions restent entières tout autant que la crédibilité et la sincérité de ces hommes mis en soupçons dans cette période charnière du Gabon. 

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