Libreville, le 8 octobre 2024 – (Dépêches 241). Le samedi 5 octobre dernier, les ressortissants du Woleu-Ntem, neuvième province du Gabon, se sont réunis à la Sablière, précisément à l’ancien Maïsha, à l’effet de réaffirmer leur indéfectible soutien au Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, et d’appeler conséquemment les populations de ladite province à voter massivement pour le OUI au futur référendum constitutionnel prévu cette fin d’année. Une sortie qui n’en finit plus de susciter des critiques vives au sein de l’opinion, puisqu’elle laisse croire qu’il y aurait un lien inextricable entre le fait de soutenir le Président de la Transition et voter en faveur de la future Constitution du pays.
Les semaines se suivent et se ressemblent en cette période de Transition, et les habitudes que l’on croyait révolues demeurent farouchement opposées à l’essor du Gabon nouveau et rénové auquel les populations aspirent. Samedi dernier, les notables, les femmes et les jeunes originaires de la province septentrionale se sont réunis à l’ancien Maïsha à la Sablière, pour rappeler leur soutien à la politique du Général-Président et appeler en conséquence à voter pour le OUI lors du futur référendum.
Cette démarche qui consiste à faire croire pernicieusement aux populations que la future Constitution du pays serait intimement liée au soutien que l’on devrait apporter à Brice Clotaire Oligui Nguema, pour supposément placer le pays sur les rails d’un développement véritable, procède de la manipulation pure des masses. Dans un discours empli de fourberies, ces cadres et anciens hauts commis de l’État s’emploient à faire croire aux ressortissants du Woleu-Ntem que voter pour le OUI au futur référendum, c’est voter pour Brice Clotaire Oligui Nguema.
Une démarche partisane empreinte de larbinisme initiée par les nouveaux affidés du CTRI, hier pourtant laudateurs zélés du régime Bongo-PDG. Les mêmes élites et personnalités politiques corrompues qui, au crépuscule de son pouvoir, glorifiaient et faisaient des courbettes à la Young Team et sa régente Sylvia Bongo Ondimba, se retrouvent ainsi en première ligne derrière celui qui a déposé leur champion. Des thuriféraires habilement formés dans l’art de l’opportunisme politique. Loin de vraiment soutenir Oligui Nguema, leur stratégie consiste simplement à tirer parti de chaque situation pour tenter de préserver leurs privilèges pour les uns, et pour les autres, d’échapper aux affres de la justice.
Cette démarche antirépublicaine de manipulation de masses est bêtement grossière. Tenter par cupidité d’associer l’image du Général-Président à une campagne du « OUI » mise en place par les anciens bourreaux du Peuple pourrait porter atteinte et entacher la noblesse de ce processus initié par les nouvelles autorités. Pire, cette insidieuse et prestidigitatrice campagne pour le « OUI » associée à l’image d’Oligui Nguema pourrait ouvrir les yeux aux populations gabonaises et les amener à sanctionner le régime en votant pour un « NON ».
Orchestrée et pilotée majoritairement par les barons politiques issus du Parti Démocratique Gabonais (PDG), et d’autres acteurs de la société civile et de l’opposition désormais à la soupe, cette initiative des ingénieurs du chaos et de la misère du Peuple gabonais ne surprend pas vraiment, car comme dit un proverbe du Woleu-Ntem, « même si le serpent mue, il garde toujours son venin ». En clair, même en période de Transition supposée faire émerger de nouvelles pratiques politiques pour le Gabon, ces barons du Woleu-Ntem continuent d’user des mêmes oripeaux mystificateurs qui n’ont pourtant jamais suffit à faire élire leur ancien Champion déposé qu’ils ont tôt fait de renier et oublier pour traverser et soutenir avec armes et bagages leur nouveau Prince, lequel ne semble pas s’offusquer de telles pratiques, dès lors qu’elles visent l’objectif inavoué du CTRI qui est celui de la conservation du pouvoir.